Après son départ de l’AUA, Henri Ciriani ouvre sa propre agence en 1982. Cette décennie 1980, marquée par l’élection de F. Mitterrand et la multiplication des concours publics, inaugure une nouvelle période dans sa production. En 1983, l’attribution du prix de l’Équerre d’argent et du grand prix national d’architecture, suivie de l’exposition Trois architectes français : Henri Ciriani, Henri Gaudin, Christian de Portzamparc à l’Institut français d’architecture en 1984, ont valeur de consécration.
Après le lancement des Grands travaux, l’architecte prend part à de nombreux concours (Institut du monde arabe, 1981 ; Opéra Bastille, 1983 ; Grande Bibliothèque de France, 1989). Les projets lauréats du musée de l’Arles antique (1983-1995) et de l’Historial de la Grande Guerre à Péronne (1987-1992) manifestent une plénitude et un accomplissement dans la recherche d’une spatialité moderne, chorégraphiée de lumières et vecteur d’émotion. Œuvre magistrale des années de maturité, le palais de justice de Pontoise (1997-2005) résume l’idéal d’une architecture d’« art et essai populaire » placée au service de l’homme.