BORIS MASLOW (1893-1962)
Les aventures d'un architecte russe au Maroc

BORIS MASLOW (1893-1962)
Les aventures d'un architecte russe au Maroc

BORIS MASLOW
(1893-1962)
Les aventures d'un
architecte russe au Maroc

La politique du Protectorat français au Maroc en matière de préservation du patrimoine architectural marocain

Dès l’instauration du protectorat français au Maroc, un dahir de protection des édifices est promulgué (dahir du 2 novembre 1912). Le service des Beaux-Arts, antiquités et monuments historiques voit le jour. Peu de temps après, la France vote une nouvelle loi sur les monuments historiques (loi du 31 décembre 1913). Faisant suite à cette actualité, un nouveau dahir précise, en date du 13 février 1914, les modalités de protection des monuments historiques marocains.

Les premières années du protectorat se caractérisent par l’abondance des enquêtes sur les édifices à protéger. Ainsi, lorsque Maslow prend son poste à Fès en 1927, de nombreux monuments ont déjà fait l’objet d’une enquête, ont été protégés au titre des monuments historiques, et des restaurations ont déjà commencé. Certaines s’étaleront sur plus de dix ans. Maslow intervient donc parfois sur des monuments déjà en travaux. C’est le cas par exemple des médersas Attarine, Sahrij, Mesbahia et Bou Inania de Fès.

Le service des Beaux-Arts et des monuments historiques (ainsi nommé depuis 1924) est chargé de l’inspection et de la conservation de l’ensemble des monuments protégés ou à protéger. La direction de ce service est placée à Rabat et le pays est divisé en trois régions (Nord, Centre et Sud) dotées chacune d’un inspecteur régional. Les inspecteurs doivent documenter les monuments anciens en l’état, puis soumettre des projets de conservation et de restauration à la direction du service, qui considère la pertinence de leur exécution. Ils doivent par ailleurs superviser les travaux d’aménagement urbain réalisés à proximité de ces monuments.

Les édifices dont Maslow a eu la charge ont des statuts variés du point de vue de leur protection. Tous ne sont pas classés monuments historiques ; à Fès et à Meknès, les médinas ont été reconnues « zone de protection artistique » en 1922 et 1923, élargissant ainsi le périmètre d’action du service. En termes de propriété, ces biens peuvent être privés, publics, ou relever des habous. Dans ce dernier cas, il s’agit de biens de mainmorte attachés à des édifices religieux gérés par le ministère des habous. L’inspecteur du service des Beaux-Arts et des monuments historiques n’établit qu’un état des lieux de ces monuments (relevés de l’existant, état sanitaire) et fait des préconisations, à charge pour l’architecte du ministère des habous de dessiner les plans et de suivre les travaux nécessaires en conformité avec les prescriptions en vigueur. Maslow réalise ainsi entre 1930 et 1933 une étude et des relevés du hammam Ben Abbad de Fès dans le cadre d’un projet de restauration de ce bâtiment appartenant à ce ministère. image Ce hammam a fait l’objet, à la fin des années 2010, d’un projet de rénovation assez interventionniste. L’état des lieux de Maslow constitue le plus ancien témoignage de son état avant cette transformation majeure.