BORIS MASLOW (1893-1962)
Les aventures d'un architecte russe au Maroc

BORIS MASLOW (1893-1962)
Les aventures d'un architecte russe au Maroc

BORIS MASLOW
(1893-1962)
Les aventures d'un
architecte russe au Maroc

La petite Russie au Maroc

Naturalisé français en 1931, Boris Maslow garde néanmoins des liens avec la diaspora russe tout au long de sa vie.

Après la révolution d’Octobre, les pays du Maghreb connaissent une grande vague d’immigration russe dans les. Des émigrés russes de pays voisins comme la Tunisie, la France, ou encore la Yougoslavie ou la Bulgarie s’y installent. On y retrouve aussi d’anciens combattants d’origine russe de la Légion étrangère et des marins d’une escadre de la flotte de l’Armée blanche, connue sous le nom d’Escadre russe, dont le dernier vestige, à Bizerte (Tunisie), cessa d’exister en 1924. La majorité des Russes arrivés au Maroc avaient une formation technique alors très appréciée par le Protectorat français dans le cadre de l’aménagement du territoire et des constructions de génie civil (ponts, chemins de fer, routes, barrages). Les anciens officiers, marins ou légionnaires était embauchés en tant que géologues, géodésistes, topographes, ingénieurs, etc.

Petit à petit, la communauté russe a tissé des liens et a pris racine au Maroc, mais il lui manquait un lieu de culte. En 1927, l’archimandrite Varsonofi Tolstoukhine image fut envoyé de Paris par le métropolite Evlogui, pour « fonder une cathédrale orthodoxe ». Il trouve dès 1927 une baraque en bois abandonnée et y aménage la première église orthodoxe du Maroc. image

C’est sans doute autour de ce nouveau lieu de rassemblement qu’a été fondée la paroisse de Varsonofi. En 1929, la paroisse reçoit une parcelle de terre en donation de la part du chérif Hussein Djebli (dont la femme était d’origine russe). Dans les années qui suivent, la cathédrale de la Sainte-Résurrection est construite. image

C’est l’architecte français Jean-François Robert qui est chargé de bâtir la cathédrale. Certains témoignages attestent néanmoins que Maslow a suivi de près la construction du bâtiment. image

Arrivé au Maroc en 1927, la même année que l’archimandrite Varsonofi, Boris Maslow en devient un ami proche image, et un paroissien actif. Les archives de la paroisse ont disparu, mais un témoignage déposé sur Internet montre que Boris Maslow a aidé le prêtre pour la construction de l’église provisoire ; dans un rapport à la Réunion du diocèse orthodoxe en 1936, il écrit :

« Voilà ce que fait la foi !… Nous avons vu de nos propres yeux qu’elle construit en pierres la Maison de Dieu.»

Après sa retraite en 1958, Boris Maslow continue de résider au Maroc jusqu’à sa mort en 1962. La stèle de sa tombe au cimetière européen de Marrakech adopte la forme en bulbe d’une coupole d’église orthodoxe.