Dans la conception rationaliste d’Auguste Perret, la détermination du caractère d’un édifice est essentielle.
L’église Saint-Joseph dérive du projet non réalisé pour Sainte-Jeanne-d’Arc , mais elle en transforme l’expression pour s’inscrire avec justesse dans le paysage havrais. Perret ne s’est pas contenté de réduire les dimensions de la basilique (avec sa flèche de 200 m qu’en digne fils de communard il voulait plus haute, dans le ciel de Paris, que le Sacré-Cœur posé sur sa colline). S’inspirant de la tour de Grenoble (1925) , il a renforcé l’unité structurelle de la tour-
lanterne pour en faire une colonne de lumière soudée
à son socle. Il en a affermi les constituants, résolvant du même coup les contradictions (entre plan basical et plan centré) qui subsistaient dans le modèle de 1926.

Cette église-phare, dont la construction s'apparente à celle d'un ouvrage d'art, est, comme le souligne Pierre Dalloz, "toute entière un vitrail". Les bétons laissés bruts de décoffrage (qu'il s'agisse de l'ossature ou du remplissage) sont inondés par la belle lumière colorée qui émane des 378 m² de vitraux créés par Marguerite Huré.