L’église du Raincy serait inconcevable sans l’expérience acquise par les frères Perret en matière de hangars industriels. Elle s’inscrit dans la lignée de ces icônes de la modernité que sont les ateliers Esders et Marinoni, tout en posant, fondamentalement, la question de sa différence. "J’ai mis tant de ma pensée et de mon cœur dans cette église [confiait Auguste Perret] que je suis gêné pour en parler. Elle est celle de nos œuvres dont je suis le plus fier."
Il s’agit d’une construction, mais dont tous les éléments ont été agencés de telle sorte qu’ils forment une architecture. "Nos poteaux étant distants de dix mètres dans les deux sens, nous aurions pu les disposer en une série de berceaux transversaux (comme nous l’aurions fait dans une usine). Mais il était nécessaire d’affirmer un sens à l’édifice, de montrer l’autel. Aussi, nous avons disposé un berceau longitudinal contrebuté par ces berceaux transversaux […]. La forme des voûtes a été déterminée par des cintres que nous possédions et que, par économie, nous avons utilisés. […] Le clocher aurait pu être fait de quatre gros piliers en béton. L’aspect trop brut eût
Il s’agit d’une construction, mais dont tous les éléments ont été agencés de telle sorte qu’ils forment une architecture. "Nos poteaux étant distants de dix mètres dans les deux sens, nous aurions pu les disposer en une série de berceaux transversaux (comme nous l’aurions fait dans une usine). Mais il était nécessaire d’affirmer un sens à l’édifice, de montrer l’autel. Aussi, nous avons disposé un berceau longitudinal contrebuté par ces berceaux transversaux […]. La forme des voûtes a été déterminée par des cintres que nous possédions et que, par économie, nous avons utilisés. […] Le clocher aurait pu être fait de quatre gros piliers en béton. L’aspect trop brut eût
exigé des ornements. Or, nous avions les moules des poteaux de la nef […]."
Édifiée en l'espace de treize mois, l'église se réduit à sa structure même : une nef longue de 55 m, large de 19,50 m, voûtée longitudinalement, bordée de deux allées formant collatéraux, voûtées transversalement, le tout reposant sur quatre files de colonnes sans chapiteaux (0,43 m de diamètre par 11 m de haut). Le clocher, composé d'une ossature de fûts télescopiques en béton armé, culmine à 43 m. À l'intérieur, le béton règne en maître avec "cette dignité austère qui [selon André Le Donné] l'apparente au granit". Un claustra fait de blocs de béton ajourés enveloppe l'ossature. Des vitraux dédiés à la Vierge, créés par Maurice Denis, y sont insérés. Ces panneaux ont été exécutés, comme l'ensemble des claustras, par Marguerite Huré. Cette réinterprétation du vitrail gothique valut à l'église le surnom de "Sainte-Chapelle du béton armé". Les églises ultérieures des frères Perret (Montmagny 1925, Arcueil 1927, etc.) dériveront du type originel du Raincy.
Édifiée en l'espace de treize mois, l'église se réduit à sa structure même : une nef longue de 55 m, large de 19,50 m, voûtée longitudinalement, bordée de deux allées formant collatéraux, voûtées transversalement, le tout reposant sur quatre files de colonnes sans chapiteaux (0,43 m de diamètre par 11 m de haut). Le clocher, composé d'une ossature de fûts télescopiques en béton armé, culmine à 43 m. À l'intérieur, le béton règne en maître avec "cette dignité austère qui [selon André Le Donné] l'apparente au granit". Un claustra fait de blocs de béton ajourés enveloppe l'ossature. Des vitraux dédiés à la Vierge, créés par Maurice Denis, y sont insérés. Ces panneaux ont été exécutés, comme l'ensemble des claustras, par Marguerite Huré. Cette réinterprétation du vitrail gothique valut à l'église le surnom de "Sainte-Chapelle du béton armé". Les églises ultérieures des frères Perret (Montmagny 1925, Arcueil 1927, etc.) dériveront du type originel du Raincy.
