En 1939, l’agglomération havraise compte 190 000 habitants. En juin 1940, devant l’offensive ennemie, les raffineries sont sabordées et 500 000 tonnes de pétrole brûlent, assombrissant le ciel jusqu’à Paris. La ville tombe le 13 juin 1940. Elle deviendra, sous l’occupation allemande, un bastion du mur de l’Atlantique. Malgré la proximité du Débarquement du 6 juin 1944 (à 57 km du Havre), la ville n’est libérée que trois mois plus tard, après les terribles bombardements alliés des 5 et 6 septembre 1944. Le bilan de la guerre est très lourd pour Le Havre : 5 000
morts, 80 000 sans-abri, 10 000 immeubles détruits, 150 hectares anéantis. C'est la gravité extrême de la situation qui conduit le ministre de la Reconstruction, Raoul Dautry, à faire appel à Auguste Perret pour rebâtir Le Havre. L'architecte de 71 ans est le seul praticien français à pouvoir se prévaloir d'un atelier de reconstruction cohérent. Cette structure unitaire a pris forme au cours de l'été 1944. Quelques semaines plus tard, la catastrophe du Havre procurera au groupe Perret un gigantesque terrain d'expérimentation.