Après la place de la gare à Amiens , dont il conçoit le projet en 1942, le plan du Havre représentait pour Perret un enjeu considérable. "Ce que je veux [déclare-t-il en 1945], c’est faire quelque chose de neuf et de durable. Puisque nous sommes à zéro, il faut en profiter pour partir sur des bases nouvelles qui permettront de faire face à l’avenir de grande ville et de grand port que le Havre a devant lui."
"Il faut que Le Havre accueille dignement les voyageurs venus de l’étranger. […] Je vois un front de mer qui grouperait tous les monuments de la ville et
escorterait les navires jusqu'à leur entrée au port. De hautes tours abriteraient les bureaux des grandes compagnies de navigation, des négociants, des industriels. Elles s'élèveraient bien au-dessus des maisons de la ville, qui ne dépasseraient pas cinq ou six étages. Je vois un ensemble administratif qui remplacerait l'ancien hôtel de ville trop petit. […] À l'emplacement du théâtre, nous bâtirons un ensemble qui sera le centre de la vie intellectuelle et artistique du Havre."