"Peut-on penser à l’architecture sans célébrer le Parthénon ? Nous sommes ici en présence de ce que les hommes ont réalisé de plus parfait. Rien dans tout ce que nous avons produit de plus précis dans la précise mécanique dont nous sommes si fiers, n’est aussi précis que les assemblages de tous les éléments de ce monument […]." Cette évocation du temple grec que fit Auguste Perret en 1931, lors d’une conférence à Amsterdam, constitue un authentique programme artistique. Ériger un monument, dont
l'ordre moderne pourrait rivaliser avec celui antique du Parthénon, tel était le défi intellectuel auquel voulait se confronter l'architecte au début des années trente. Les performances du béton armé mettaient en crise, par la réduction extrême des quantités de matière employées, les fondements mêmes du classicisme. C'est cependant sur la base d'un dimensionnement technique réaliste, adapté aux fines membrures de l'ossature, qu'il parviendra à construire, point par point, un nouvel ordre classique : "l'ordre du béton armé".