Destiné à remplacer le garde-meuble du quai d’Orsay, dont le terrain avait été concédé à l’exposition de 1937, le bâtiment des frères Perret devait accueillir une institution aux attributions hétérogènes. Il s’agissait de conserver le mobilier de l’État (meubles, tapisseries, bronzes, lustres, etc.), de le réparer, et de loger l’administration en charge de ce patrimoine. De nombreux ateliers (lustrerie, ébénisterie, rentraiture, etc.) devaient être créés. Il fallait combiner, dans un même édifice, une manufacture, des bureaux, des appartements, une salle d’exposition...
Au chaos du programme, Auguste Perret oppose
l'ordre de l'architecture. "J'envisageai ce monument comme un musée, un lieu de délectation, de conservation et d'étude. Le Mobilier national est composé d'une ossature portante qui constitue l'abri souverain sous lequel je place un second édifice qui est également une ossature. Mon remplissage est constitué de dalles de béton. Je n'utilise pas les revêtements, dont l'usage s'est toujours révélé précaire. Les grecs n'en ont jamais fait. À l'Érechthéion, on voit des colonnes engagées à feuillures, et dans ces feuillures s'insère le remplissage."