Silhouette monumentale, dynamique face au Cnit, cette tour signal d'au moins 220 mètres devait dominer de façon déportée la composition axiale du quartier. Chacun des trois architectes de La Défense étudie un projet de tour pour leur « Manhattan à la française » ; celui de Bernard Zehrfuss, retenu, débouche sur un brevet. Réfléchissant en urbaniste à une nouvelle occupation du sol, il dépasse l'archétype de l'objet tour et fait de son gratte-ciel un prototype d'« avenue verticale » de 180 000 m² pour 4 000 personnes.
En cette année 1958, l'architecte Mies van der Rohe offre à New York le Seagram Building tandis que la tour Pirelli de Gio Ponti et Pier Luigi Nervi devient le plus haut immeuble de Milan. Bernard Zehrfuss rêve de transpercer le velum parisien par une « colonne sans fin ». Abandonné douze ans plus tard, le projet sera relayé par le concours Tête Défense et la Grande Arche, mais aussi par l'idée de Tour sans fins de Jean Nouvel.