Diplômé de l'École des beaux-arts et Premier Grand Prix de Rome en 1939, Bernard Zehrfuss est une figure majeure de l'architecture des Trente Glorieuses.

Inscrit dans la lignée du courant rationaliste, il s'engage très tôt dans la modernité en adoptant les modes de production les plus novateurs de son temps.
De retour en France après avoir dirigé la reconstruction en Tunisie (1943-1947), il signe ou cosigne certains des édifices les plus marquants de l'après-guerre. L'imprimerie Mame à Tours (1953), l'usine Renault de Flins (1957), le siège de l'UNESCO à Paris (1958), le Cnit à La Défense (1958) ou le Musée de la civilisation gallo-romaine de Lyon (1975) illustrent la diversité de sa production, autant que l'hôtel du Mont d'Arbois à Megève (1963) ou les immeubles de bureaux pour Sandoz (1968) et Siemens (1971).

Dans ces architectures, l'effet majeur résulte de la force des principes constructifs et structurels. Les formes rigoureuses sont légitimées par le programme et la  fonction et pensées à partir de techniques dont la justesse naît souvent de la dynamique d'une réflexion collégiale. Fort de son enthousiasme et de son intérêt pour la création de bâtiments prototypes, Bernard Zehrfuss associe innovation constructive et recherches plastiques. Il collabore avec les grands ingénieurs de son temps, tels Jean Prouvé, Pier Luigi Nervi ou Nicolas Esquillan, et des artistes majeurs tels Pablo Picasso, Joan Miró, Edgard Pillet ou Félix Del Marle.

Pour lui, les structures, la synthèse des arts, l'« architecture invisible », mais aussi le paysage et le traitement du détail sont autant de champs de recherche et d'expérimentation. Les coques, les voiles minces, le plan libre, la préfabrication et les nouveaux matériaux alimentent ses investigations. En contribuant au record de la plus grande voûte du monde, en s'inspirant d'une ville antique pour enterrer l'un des bâtiments de l'UNESCO, en enfouissant dans la colline de Fourvière les portiques du musée gallo-romain de Lyon, en inventant un prototype de gratte-ciel, Bernard Zehrfuss lègue une œuvre vivante.

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Prolongement et complément de l'exposition « Bernard Zehrfuss (1911-1996), la poétique de la structure », conçue par Christine Desmoulins et Corinne Bélier, commissaires, avec la collaboration d'Émilie Regnault et David Peyceré, et présentée du 19 juin au 13 octobre 2014 dans la Galerie d'architecture moderne et contemporaine de la Cité de l'architecture & du patrimoine, cette exposition virtuelle témoigne de la richesse des archives de l'agence de l'architecte, dont le fonds a été déposé en 2000 par l'Académie d'architecture au Centre d'archives d'architecture du XXe siècle de la Cité de l'architecture & du patrimoine (fonds Bernard Zehrfuss n° 358 AA).
À travers un ensemble de maquettes, de dessins, de photographies, de plans, l'exposition déroule l'exceptionnelle maîtrise d'œuvre de l'architecte et dévoile les bâtiments, leur genèse, la force et la beauté de leur architecture.
À lire notamment sur cet architecte
- Christine Desmoulins, Bernard Zehrfuss, Gollion : Infolio ; Paris : Éditions du patrimoine, collection « Carnets d'architectes », 2008.
- Autres ouvrages : voir références bibliographiques sur la base de données ArchiWebture