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Au sortir de la guerre, l'indépendance d'esprit acquise en Tunisie a confirmé l'orientation de Bernard Zehrfuss vers les thèses modernistes qu'il aborde de façon empirique. C'est un atout alors que deux grandes commandes se profilent : l'imprimerie Mame à Tours et l'usine Renault de Flins. L'urgence de reconstruire l'outil industriel rejoint en France les enjeux de l'aménagement du territoire, et l'architecte saisit cette opportunité pour étudier des bâtiments adaptés aux exigences fonctionnelles et au flux de production des usines modernes. Réaffirmant son intérêt pour l'expérimentation et la préfabrication, il valorise la lumière naturelle dans de grands espaces libres et extensibles.

À Tours, il réalise avec le constructeur Jean Prouvé une couverture en sheds d'aluminium. À Flins, il explore les potentialités du plan libre dans un grand projet d'urbanisme industriel. Aimant inscrire ses recherches dans une œuvre collective, il sollicite des artistes. Convaincu que leur contribution à ces projets est importante pour le renouveau de l'architecture, il est engagé dans l'Union des artistes modernes et le groupe Espace et milite pour la synthèse des arts. Au-delà du propos esthétique, la mise en œuvre de ces idées contribue au confort et à la sécurité des ouvriers dans les deux usines.