Étudiant, Bernard Zehrfuss a travaillé avec Henri-Jacques, inventeur d'une architecture de montagne moderne à Megève. Dans les années 60, Bernard Zehrfuss y restructure et agrandit l'hôtel du Mont d'Arbois, propriété de la baronne Maurice de Rothschild créatrice de la station.

Il accole à l'existant une annexe avec des chambres, une salle à manger, des cuisines, des salons et une piscine couverte qu'il relie à un club-house par une galerie vitrée donnant dans le bar-salon. Construite sur pilotis avec une ossature de béton armé, la piscine s'ouvre par de grands murs vitrés sur un déambulatoire et des terrasses en porte-à-faux sur le paysage. Le bassin, trouvé dans le soubassement de pierre, propose aux nageurs, à travers ses hublots, un
contact ludique avec le paysage.

Ce projet ramenait Zehrfuss à une échelle artisanale de l'architecture. Il l'inscrit en douceur dans le site en transcrivant des éléments vernaculaires et en fragmentant les volumes pour les adapter au relief. Dans la lignée des recherches d'Henri-Jacques Le Même qu'il avait accompagnées, il retrouve l'échelle des chalets existants par une organisation étagée et joue des contrastes entre matières : béton, pierre, sapin, bois exotiques, verre et métal. Partout, de grandes baies s'ouvrent sur le paysage de la vallée en jouant du contraste avec la pierre brute extraite des fondations qui se retrouve dans les murs, le soubassement de la piscine et le soutien de la passerelle qui relie les bâtiments.