En 1963, l'agence parisienne Candilis, Josic et Woods remporte le concours pour la réalisation à Berlin d'une université de philologie, littérature et histoire. Deux ans après la construction du mur qui sépare la ville en deux, Berlin Ouest, encerclée, veut se doter d'une université symbole de liberté, de flexibilité et d'ouverture. La construction débute en 1967 sur un terrain situé au sud-ouest de Berlin, dans la banlieue aisée de Dahlem. S'inspirant à la fois de l'architecture de la médina et du tracé cartésien de la ville américaine, l'agence Candilis conçoit une vaste structure horizontale à deux étages de 320 mètres sur 170, ordonnancée autour d'un réseau de rues intérieures, conçues comme des « centres linéaires ». Les choix constructifs : préfabrication, industrialisation, façades en acier Corten conçues par Jean Prouvé à partir du Modulor (le système de mesure conçu par Le Corbusier), doivent permettre au bâtiment de se réinventer au fur et à mesure de la vie de l'université. Tant par le concept développé à l'occasion du concours que par son architecture effectivement originale qui rompt avec la logique monumentale et hiérarchique des palais de la Science, la Freie Universität de Berlin, projet et réalisation manifestes, devient instantanément un classique de l'histoire de l'architecture moderne d'après-guerre.
Au même moment se construit à Paris le campus de la Faculté des sciences de Jussieu. Sur une vaste parcelle en bordure de la Seine, l'architecte Édouard Albert opte également pour un plan en forme de gril qui doit lui aussi faciliter la flexibilité et la transversalité entre les disciplines. Mais alors qu'à Berlin Candilis, Josic et Woods revendiquent un bâtiment polycentrique et font du refus de toute monumentalité un manifeste (« Instrument, no monument »), à Paris, Albert implante l'administration centrale dans une tour de 90 mètres de hauteur qu'il érige au centre du campus.
Au début des années 1970, l'agence Candilis a jkjjkkkk