Portraits d'architectes

Bernard Zehrfuss

Bernard Zehrfuss est né à Angers le 20 octobre 1911 et décédé le 3 juillet 1996 à Paris.

Il entre à l'École des beaux-arts de Paris dans l'atelier Pontremoli en 1928. Diplômé en 1939, il obtient le premier Grand Prix de Rome la même année avec un projet de palais pour l'Empire colonial français.

Assistant d'Eugène Beaudouin alors basé à Marseille, il participe entre 1941 et 1943 au groupe d'Oppède, communauté d'artistes et d'architectes où se rencontrent également Étienne-Martin, Stahly, Max Ernst ou Jean Le Couteur.

Chargé en 1943 d'évaluer les dommages de guerre au Maroc et en Algérie, Bernard Zehrfuss est ensuite nommé architecte en chef du gouvernement tunisien. Menant les études d'urbanisme de Tunis, Bizerte et Sfax, il est également l'auteur du service ophtalmologique de l'hôpital de Tunis, de l'internat du collège Sadiki à Khasnadar, et du champ de course de Cassar Saïd.

De retour en France en 1948, il se distingue notamment avec la construction de bâtiments industriels (imprimerie Mame à Tours, 1948-1951, usine Renault à Flins, 1951, toutes deux en collaboration avec Jean Prouvé), de logements (grand ensemble du Haut-du-Lièvre à Nancy, 1959-1963) ou d'ambassades (ambassade du Danemark à Paris en 1968, ambassade de France à Varsovie en 1962-1970, avec Henry Bernard et Guillaume Gillet).

fonds/ Unanimement salué pour le palais du CNIT à La Défense (1953-1958, avec Robert Camelot et Jean de Mailly, et les ingénieurs Nicolas Esquillan et Jean Prouvé), pour les bâtiments IV, V et VI de l'Unesco à Paris (1952-1980, avec Marcel Breuer et Pier-Luigi Nervi) et pour le musée de la Civilisation gallo-romaine à Lyon (1976), Bernard Zehrfuss multiplie également les reconnaissances officielles.

Nommé architecte en chef (dès 1953) puis inspecteur général (jusqu'en 1968) des bâtiments civils et palais nationaux, il est élu à l'Académie des beaux-arts en 1983 et succède à Marcel Landowski en tant que secrétaire perpétuel de l'Académie des beaux-arts en 1994.
Bernard Zehrfuss est également officier de la Légion d'honneur (1963) et de l'ordre du Mérite (1967).

QUELQUES REPÈRES

Repérage et présentation du fonds d'archives Bernard Zehrfuss, base de données ArchiWebture
Exposition virtuelle Bernard Zehrfuss (1911-1996). La poétique de la structure, Cité de l'architecture & du patrimoine, 2014
Christine Desmoulins, Bernard Zehrfuss (1911-1996). Itinéraire d'un architecte, Versailles : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, 2001 (mémoire de DEA d'histoire socio-culturelle, dir. François Loyer)
Christine Desmoulin, Bernard Zehrfuss, un architecture français (1911-1996). Une figure des Trente Glorieuses, Laboratoire : LADRHAUS, École nationale supérieure d'architecture de Versailles, 2008 (thèse de doctorat, dir. François Loyer, spécialité : histoire de l'architecture)
Christine Desmoulins, Bernard Zehrfuss, Gollion : InFolio ; Paris : Éditions du patrimoine, 2008 (collection "Carnets d'architectes")
François Lamarre, Bernard Zehrfuss (rénovation Jean-Philippe Pargade). Ambassade de France à Varsovie (1962-1970). L'histoire mouvementée d'une représentation française, Paris : Jean-Michel Place ; Downtown, 2004
Guillaume Gillet, Discours prononcés pour la réception de M. Bernard Zehrfuss, élu membre de la Section d'architecture en remplacement de M. Noël Lemaresquier, Paris : Institut de France, Académie des beaux-arts, 1983.
Francois Robichon, "Deux mille un odyssée de l'UNESCO", D'A. D'Architectures, n° 60, novembre 1995, pp. 56-59
M.-J. Dumond, "Bernard Zehrfuss (1911-1996)", L'Architecture d'aujourd'hui, n° 306, sept. 1996, p. 34
Simon Bernard, "Bernard Zehrfuss un monumental moderne", Le Moniteur architecture, AMC, n° 73, septembre 1996, p. 22
Bruno Vayssière, "Jean Balladur et Bernard Zehrfuss", in Architectes repères, repères d'architectures, Paris : Pavillon de l'Arsenal, 1998
Francis Rambert, "Ambassade de Varsovie. L'après-Zehrfuss", D'A. D'Architectures, n° 108, janvier-février 2001, pp. 36-37