La production de l'agence Andrault-Parat tire une partie de sa singularité de l'attention avec laquelle elle a traité les abords de ses bâtiments. Toujours considérés comme partie intégrante du projet, ils sont parfois même des éléments décisifs dans l'organisation d'un bâtiment, des liens et des lieux qui en assurent la cohésion.

En toute logique, la pratique du logement et les plans-masses auxquels elle a donné lieu induit un travail spécifique sur l'espace libre. On peut voir là l'héritage d'Eugène Beaudouin, dont la réflexion sur la forme urbaine a marqué des générations d'architectes. Les dessins de Bourges, l'une des premières opérations de logement collectif de l'agence, montrent ainsi en quoi les pleins comptent autant que les vides. Même schématique, l'indication des plantations et des cheminements est bien au cœur de l'étude. Ce travail
se poursuit de manière plus systématique et avec une ambition artistique, lorsque l'agence associe à ses projets les plasticiens Bernard Alleaume et Yvette Vincent-Alleaume. L'architecture devient alors un projet global, le lieu de sensations multiples, un univers éminemment contrasté aussi, la puissance formelle des bâtiments étant toujours compensée par un travail plus organique sur la nature des sols.

Confrontée à la grande échelle des ZUP et des villes nouvelles, l'agence Andrault-Parat met l'accent sur deux éléments : la symbiose du bâti avec son environnement et l'élaboration de formes rapidement perceptibles : on distingue en cela la propension de Pierre Parat, à tous les niveaux, à résoudre une problématique architecturale et urbaine par une figure équilibrée, proche de la géométrie.