« Pas plus que le logement n'est une machine à habiter, le bureau n'est une machine à travailler. Le rapport est évident entre la volonté de diversifier les volumes des sièges sociaux et celle de refuser le monolithisme des logements. »

La logique d'expression de l'ossature et des circulations est rendue encore plus claire, voire spectaculaire, lorsqu'elle est associée à un troisième principe : l'éclatement des volumes. Le travail de l'agence Andrault-Parat trouve là toute sa cohérence et leurs bâtiments une force plastique qui fera leur succès. La combinaison des trois principes n'a cependant pas toujours été possible : la cité scolaire d'Orléans-La Source, où à la place des trois barres prévues dans le plan-masse Parat propose une succession de petits regroupements de classes, témoigne ainsi d'une forte propension à l'éclatement des volumes sans qu'ossatures et circulations soient mises en exergue pour autant. Le CRCA d'Auxerre rassemble en revanche tous les ingrédients d'une méthode et d'un style, originaux et aisément identifiables.
Qu'il s'agisse d'architecture scolaire, de bureaux ou de logements, la logique d'éclatement des volumes ne relève d'aucun formalisme, mais d'une volonté de clarification du programme et d'expression de chacune de ses parties ; plus concrètement, ce mode d'assemblage individualise les espaces sans les isoler, ouvre chaque corps de bâtiment sur l'extérieur, le met en relation avec son environnement direct et offre, à l'usager comme à l'habitant, une multiplicité de points de vue. Ici le rationalisme trouve un contrepoint plastique et situe l'agence Andrault-Parat au carrefour de plusieurs traditions rationalistes françaises : Durand, Labrouste, Viollet-le-Duc, Perret... Les nombreuses versions du projet de World Trade Center au Havre donnent une idée de ce qu'aurait été, dans l'axe du bassin du Commerce, la confrontation de deux esthétiques.

La lisibilité des fonctions qui composent chaque bâtiment conçu par l'agence Andrault-Parat participe également d'un fonctionnalisme alors dominant, mais qui n'est chez eux pas parfaitement orthodoxe : ce fonctionnalisme est au contraire compensé par un jeu de formes qui le transcende – la notion de fonctionnalisme transcendant a été utilisée dès 1935 par le peintre Jean Hélion, à propos du travail de Paul Nelson. Dans un constant balancement entre unification et éclatement, dont ses dessins témoignent au quotidien, Pierre Parat cherche l'expression à la fois exacte, efficace et puissante du programme.