Suivant les conseils d'Eugène Beaudouin, Andrault et Parat ont conservé dans des cahiers la quasi-intégralité des études dessinées pour chaque projet. Ces albums témoignent du cheminement d'une pensée créatrice, parfois solitaire, le plus souvent à plusieurs mains. Dans certains cas, le projet donne lieu à plusieurs versions, plusieurs « partis » : ce terme, propre à l'enseignement de l'École des beaux-arts, est explicitement utilisé, notamment lorsque l'agence entend soumettre différentes solutions possibles à un maître d'ouvrage. C'est le cas du projet pour la librairie Hachette, boulevard Raspail : « Chacune des propositions met l'accent sur un aspect particulier du problème », indiquent les architectes, toutes répondant cependant à un certain nombre de critères et d'exigences.

Quelques projets, réalisés (Havas, immeuble rue Jean-Goujon, WTC Le Havre) ou non (Centre Pompidou),
peuvent engendrer des centaines de croquis et esquisses : plusieurs échelles et degrés d'étude (et plusieurs coups de crayon) se distinguent, qui dévoilent progressivement une méthode de projet. Dans cette logique de travail, l'apport personnel de Pierre Parat se lit à la somme des figures, des schémas de composition nécessaires à la résolution du problème. Tel Giacometti cherchant à résoudre l'énigme d'un visage, l'architecte tente, malgré les contraintes inhérentes à chaque projet, de faire ressortir ses thèmes de prédilection. Pour la tour Totem, l'obligation faite à tous les architectes de donner à la base des tours un profil en « taille de guêpe », de manière à libérer l'espace de la dalle de Beaugrenelle, implique une recherche spécifique ; comme dans bien d'autres projets, toutefois, le nombre des « partis » correspond à autant de mises en forme possibles de la trilogie ossature/circulations/volumes.