« Tous les arts, en particulier plastiques, se tiennent et il faut aborder cinéma, architecture, peinture et dessin comme autant d'expressions d'une même pensée. Regrettant toujours de n'avoir ni le temps ni le courage de pratiquer la sculpture, j'ai toujours considéré le dessin, essentiellement en noir et blanc, comme une activité distincte. »

Beaucoup de constructeurs mènent une activité artistique parallèle à l'architecture. Pratiqués avec plus ou moins de constance, le dessin, la peinture ou la sculpture sont autant de moyens d'entretenir les facultés créatrices tout en échappant aux contraintes du projet. Pierre Parat, lui, n'a jamais cessé de dessiner, de peindre et d'exposer ses travaux. Le déclic a lieu en 1948, avec la visite d'une exposition Van Gogh à l'Orangerie : « En sortant, bouleversé et
ne pouvant rester inerte devant le génie de cet homme, j'allai, au grand dam de mon entourage, m'acheter des pinceaux et quelques tubes. En réalité, j'étais naïf, mais relever le défi c'était accepter la confrontation et oser m'exprimer par la peinture. »

Les quelques exemples présentés ici ne peuvent à eux seuls résumer l'ampleur de l'œuvre plastique d'un architecte qui a toujours côtoyé les artistes, à commencer par Picasso, à qui il rend une visite impromptue à Vallauris, un soir de 1950. Rejoignant en partie sa manière de traiter l'architecture, une partie de la production picturale de Parat est à rapprocher de la « seconde école de Paris », au sein de laquelle émergent dans les années 1950-1960 les peintures gestuelle et informelle, ainsi que l'abstraction lyrique.