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L'agence Andrault- Parat est fondée en 1957, au moment où le modernisme in- ternational impose, à l'architecture tertiaire notamment, les for- mes lisses des buildings américains signés Belluschi, Mies Van der Rohe ou SOM. À cette « dictature du mur-rideau » que rejette également Roger Anger dès ses débuts parisiens, Pierre Parat oppose des systèmes de construction à la fois plus lisibles et plus expressifs – la seule influence américaine qu'il revendiquera sera, en l'occurrence, l'ossature extravertie du John Hancock Center de Chicago (SOM).

Mais le premier rationalisme que Parat côtoie de près est celui d'Auguste Perret : son diplôme n'est autre que l'église Saint-Michel au Havre, qu'il dessine au sein de l'agence d'Henri Colboc. Bien que plus sensible à la plastique de Le Corbusier ou Frank Lloyd Wright, il gardera de Perret le goût de l'ossature, d'une vérité ou plutôt d'une clarté constructive, débarrassées toutefois de la dimension morale de la théorie du maître.
Le style si particulier des réalisations de l'agence Andrault-Parat résulte ainsi d'une approche rationaliste traduite par une nette distinction portant/porté (et non plus ossature/remplissage comme chez Perret). Le goût de Parat pour les rotules, les puissants piliers et les poutres saillantes s'exprime alors au moyen de spectaculaires ossatures, en métal (le siège d'Havas) et plus généralement en béton armé. Pour les immeubles de bureaux et sièges sociaux, la formule récurrente de la superstructure devient la signature de l'agence, tandis que la préfabrication lourde avec refends porteurs domine dans les opérations de logement.

C'est au CRCA d'Auxerre que l'expression des circulations, refusée par IBM à Saint-Jean-de-Braye comme à la cité solaire d'Orléans-la-Source, est mise en application pour la première fois. Ce principe est repris dans nombre d'édifices emblématiques de l'agence (faculté de Tolbiac, tour Totem). De manière plus systématique encore que chez Louis Kahn, se manifeste par ailleurs une opposition entre espaces servants et espaces servis. Une nouvelle poétique de l'ossature et une mise en exergue des espaces de circulation (escaliers, ascenseurs, rotules, passerelles) se dessinent, faisant de chaque réalisation un assemblage d'une extrême lisibilité.