Dans son travail d'artiste, Pierre Parat fait un usage restreint de la couleur : séries à l'encre noire, à l'acrylique en rouge et bleu, et paysages maritimes expriment des intentions ou des pulsions avec vigueur et simplicité. Pierre Parat n'est pas non plus un adepte de la polychromie architecturale ni des effets pittoresques. On ne peut cependant nier l'importance que revêt l'usage de la couleur dans la production graphique d'une agence qui, en outre, a dans certaines de ses réalisations recouru à la polychromie.

Même réduite à sa première tranche, l'opération des Pyramides d'Évry était d'un volume tel qu'une animation colorée s'est imposée. Ces variations chromatiques s'inscrivent, il est vrai, dans un air du temps : Créteil se construit au même moment comme
une ville résolument polychrome. Mais c'est dans le processus même d'élaboration du projet que, des années 1950 aux années 1980, la place de la couleur mérite d'être soulignée. Pourquoi tel élément de construction, tel bâtiment, telle partie de ville dans un plan d'urbanisme méritent-ils d'être représentés au moyen d'une couleur qui ne sera pas la leur au moment de la mise en œuvre ? Rarement l'écart entre le projeté et le construit aura, de ce point de vue, été aussi saisissant. À l'évidence, la couleur est ici considérée comme un outil, mais à quelle fin ? Code couleur, intention de séduction, plaisir de concevoir l'architecture tout en dialoguant avec la peinture ? Toujours est-il que le flot de couleur qui jaillit des albums de l'agence Andrault- Parat est une magnifique invitation à dépasser l'antagonisme, séculaire dans la théorie des arts, entre dessin et couleur.