La commémoration est l'action de rappeler un événement ou une personne. Ce rappel de « mémoire collective » passe notamment par la création d'œuvres d'art ou de monuments dédiés et célébrés par une assemblée.
L'architecte comme créateur de sens contre l'oubli doit ainsi réussir à susciter par son bâtiment l'évocation intemporelle d'un moment historique. Pour inscrire son monument dans la durée, l'architecte doit développer la pluri-lisibilité de son œuvre en alliant le discours à l'esthétique.
À une connotation souvent mortuaire du monument commémoratif, il faut bien entendu associer la lumière et tous les symboles qu'elle implique. Toujours dans cet esprit d'immortalité, la lumière utilisée par l'architecte, qu'elle soit naturelle ou artificielle, participe au projet commémoratif. En s'opposant aux ténèbres, la lumière supporte ainsi la manifestation de ce qui n'est plus. En utilisant la lumière, son expressivité, sa visualité mais aussi sa tangibilité, l'architecte peut ainsi déclencher le processus émotionnel indispensable au souvenir. Avec l'architecture commémorative, la lumière canalisée par l'architecte conçoit ainsi des espaces définis et destinés au recueillement.
Panthéons, mausolées, monuments funéraires, mémoriaux, sanctuaires, les monuments
commémoratifs prennent diverses formes selon la raison des événements à remémorer. Guidant les esprits vers le souvenir, le phare et sa lumière forment un type de monument facilement rattachable à l'acte commémoratif. L'exemple le plus signifiant de l'architecture commémorative en France est le monument aux morts. Rappelant les moments tragiques de la guerre, ces monuments rendent hommage aux soldats tués. Dans cette idée de « triomphe de la mort », l'architecture commémorative reprend certains codes pouvant remonter à l'Antiquité, notamment ceux de l'architecture des grands mausolées de la Rome impériale.
À travers l'architecture commémorative, c'est aussi la modernité qui est exprimée. Afin de faire entrer la lumière, Auguste Perret utilise la brique de verre pour le mausolée de Mustafa Atatürk. La lumière naturelle du soleil est privilégiée. Adoré depuis l'origine de l'humanité, le soleil participe à la continuité de la vie après la mort.
L'événement commémoratif implique avant tout d'attirer l'attention. Architecture funéraire et l'architecture commémorative sont liées. La lumière, comme manifestation de l'esprit, aide l'architecte à construire l'espace du commun et du sensible. Il convient alors de citer Le Corbusier : « Si le soleil entre dans la maison, il est un peu dans votre cœur ».