LUMIÈRE ET SOCIÉTÉ
Lumière et habitat collectif
La lumière est au cœur de la problématique de l'architecture du logement. À travers le corpus d'œuvres présenté, qui va de 1925 à 1979, on note que les ouvertures destinées à éclairer l'espace intérieur prennent de plus en plus de place dans le dessin des façades des bâtiments.

Chez Émile Aillaud, les ouvertures sont peu conventionnelles : de formes rondes, carrées ou en demi-lunes, elles témoignent d'une volonté de variété et de poésie, mais la question que l'on peut se poser est : la lumière pénètre-t-elle correctement dans les appartements ? Est-elle suffisante ? Si les architectes donnent parfois libre cours à leur imagination, cela peut parfois être au détriment des habitants, ou du moins de leurs habitudes.

Dans les bâtiments de l'agence Candilis, Josic & Woods, les ouvertures sont en apparence plus conventionnelles. Elles sont pourtant l'un des systèmes les plus innovants de la période : composées d'un panneau d'allège, d'une baie verticale
et d'une imposte, elles permettent de laisser entrer la lumière selon les différentes heures de la journée. De nombreux architectes reprendront ce principe dans les années 1960-1970.

Pour Jean Dubuisson, la lumière semble le point central de son travail sur le logement. Ses dessins comme ses réalisations donnent à voir des ouvertures déployées sur la totalité de la façade. Les baies vitrées sont par ailleurs prolongées par des balcons, dont les côtés sont vitrés.

Les économies d'énergies imposées par les chocs pétroliers de 1973-1974 mettront un terme – provisoire – à cette générosité, les architectes devant en premier lieu concevoir des logements à faible consommation énergétique.

La qualité des systèmes d'étanchéité a permis ces dernières années de revenir au principe de la grande baie vitrée.
Élodie Crucifix