LA LUMIÈRE ÉLECTRIQUE
La Lumière électrique au service du spectacle
Au XVIIe siècle, Louis XIV éblouissait le monde avec ses spectacles de lumière organisés dans les jardins de Versailles. Au XXe siècle, les architectes s'efforcèrent de concurrencer le Roi Soleil en s'appropriant la Fée Électricité.

S'emparant de ce nouveau médium, ils rivalisent d'ingéniosité pour créer de véritables mises en scène lumineuses, faisant redécouvrir aux passants les monuments qui les entourent ; ils les dévoilent sous un « jour » nouveau, inondant de lumière les architectures des villes, repoussant dans l'ombre les jardins de l'illustre monarque.

Les Expositions, les Salons, les rendez-vous internationaux ou nationaux, sont autant d'occasions pour ces architectes soucieux de modernisme de mettre en avant, grâce à la puissance de la lumière artificielle, leur savoir-faire et leur souci d'esthétisme. Si l'on ne peut les citer tous, on ne peut passer à côté d'une figure centrale dans ce domaine : l'architecte parisien André Granet (1881-1974), qui, s'il travailla
également à des projets d'immeubles, usines ou autres, éblouit particulièrement Paris lors de l'Exposition Coloniale de 1931 et de l'Exposition internationale des arts et techniques de 1937 avec ses fontaines lumineuses, ses décors éphémères et l'illumination de la tour Eiffel dont il eut la charge. L'architecte confirma ainsi à Paris son surnom de « Ville Lumière ».

Le talent d'architecte de la lumière (artificielle) d'André Granet ne s'arrête pas aux spectacles de nuit : passionné d'aéronautique, il crée pour les salons de l'Aviation, de l'Automobile, mais aussi de l'Enfance, pendant près de soixante ans, leurs décors et notamment des éclairages toujours plus impressionnants par leur originalité, leur design et leur modernisme.

L'architecte démontre ainsi sa capacité à être en phase avec son époque, à suivre l'évolution des modes, à innover, ses créations lumineuses volant parfois la vedette aux modèles exposés.
Thérèse Kempf