Le développement du trafic aérien de l'aéroport de Marignane à la fin des années trente conduit la Chambre de commerce de Marseille à étudier, dès 1941, son extension vers le nord, sur l'embouchure de l'Arc. Le futur complexe, qui comprenait notamment la construction de vastes hangars de 100 mètres sur 60 mètres, a fait l'objet d'un concours lançait en octobre 1942. Malgré l'occupation allemande, le jugement fut rendu en 1943 en faveur des Entreprises Boussiron. Une convention, passée entre le secrétaire d'État à l'aviation et l'entreprise, prévoit la construction de quatre hangars.
Mais le projet de l'aéroport est abandonné avant la fin de la guerre et seul le projet de hangars à deux cellules est à nouveau d'actualité en 1949. La Chambre de commerce apporte néanmoins quelques modifications au programme de 1943 : la hauteur libre fut portée de 15 à 19 mètres, tandis que l'espace entre les deux cellules passait de 5,40 mètres à 18,70 mètres. Les architectes Auguste et Gustave Perret
sont associés à l'entreprise Boussiron.
Ces derniers étudient en particulier la couverture des appentis qui flanquent les hangars, les détails des portes, les bandeaux des arcs, les claustras et les remplissages. Nicolas Esquillan et l'entreprise Boussiron réalisent quant à eux, pendant l'été 1951, la construction des hangars, dont les voûtes de 101,50 mètres de portée sous-tendues par des tirants constituaient un record mondial. Elles ont été bâties au sol avant d'être hissées, d'un seul bloc, sur des parois édifiées au fur et à mesure. Les deux cellules, appuyées sur huit contrefiches à la façade arrière, sont couvertes de six ondes de 101,50 mètres de portée, 9,80 mètres de largeur et de 12,10 mètres de flèche. Ces ondes sont constituées d'une coque de béton armé de 6 centimètres d'épaisseur. Les façades arrière et latérales sont entièrement vitrées au-dessus des appentis.
Le levage de la couverture de chaque cellule (6.400 mètre carré, 4.200 tonnes) était une nouveauté et une première mondiale.