La cité des Grandes-Terres à Marly-le-Roi l'une des réalisations de Marcel Lods les plus connues pour la période de l'après-guerre.
Dans les années 50, André Manéra, promoteur et maître d'ouvrage, fait appel à un groupe d'architectes pour étudier la construction, sur la parcelle « Les Grandes Terres », d'un groupe d'habitations. Le quartier des Grandes-Terres sera principalement destiné aux classes moyennes.
Dans ce site des environs de Paris dominant la ville de Saint-Germain-en-Laye, découvert, indépendamment de Manéra, par Lods lui-même, l'ensemble des Grandes-Terres constitue une ville neuve de 1.500 logements pour 6.000 habitants.
En 1952, un premier projet est étudié : il ne s'agissait pas de construire à l'ancienne, mais de profiter des techniques modernes, qui permettent la construction de bâtiments hauts. Le premier projet prévoyait ainsi cinq bâtiments d'habitation de très grande hauteur. Ne respectant pas suffisamment l'esthétique du paysage environnant, il fut remplacé par un projet plus modéré, avec des bâtiments de faible hauteur pour tenir compte des prescriptions impératives de la Commission des sites.
Ainsi sont construits neuf squares identiques comprenant chacun trois bâtiments d'habitation de cinq niveaux, groupés autour d'un grand parc central où sont réunis les terrains de sport. Le sol est réservé aux habitants, la circulation mécanique est rejetée vers le périmètre du terrain. L'ensemble comprend tous les éléments utiles à la vie quotidienne : un centre commercial, deux groupes scolaires, un centre médical, un service social, des parkings, une station-service et une chaufferie centrale.
Le maître d'ouvrage a voulu créer des logements d'un prix accessible, d'un confort et d'un aspect qui marqueraient une évolution par rapport aux réalisations de même type.
Le gros oeuvre des Grandes Terres fut réalisé par Messieurs Nicolas Esquillan et Pontevia, des entreprises Bouissiron.
Les procédés d'industrialisation du chantier, de préfabrication et de concertation des entreprises et du maître d'ouvrage ont ici été entièrement repensés, donnant à ce chantier une exceptionnelle valeur expérimentale.
D'après la thèse de doctorat de Pieter Uyttenhove, Marcel Lods, 1891-1978 : une architecture de l'action,
Paris : École des hautes études en sciences sociales, 1998 (sous la direction d'Hubert Damish)
"Un exemple d'organisation rationnelle sur un grand chantier de bâtiment". Non daté
Film 16 mm, couleur, sonore, 09:01 min
© Fonds Société des Entreprises Boussiron. SIAF/Cité de l'architecture & du patrimoine/Archives d'architecture du XXe siècle