Après la Seconde Guerre Mondiale, la France entre dans une phase active de redéfinition de l'institution muséale en mettant en application de nombreuses réformes envisagées durant l'entre-deux-guerres et, particulièrement, sous le gouvernement du Front Populaire.
Outre les conséquences attendues en termes de gestion muséale, de programmation et d'administration des projets, les attentes sont très fortes en matière de renouvellement de l'image des musées auprès du public. Il s'agit d'ouvrir largement les musées dans un processus de démocratisation et d'accès à la culture pour tous. Dans ce contexte, Hermant, fort de son expérience sur les aménagements d'expositions, gagne la confiance de l'administration muséale et réalise un certain nombre de réaménagements et de constructions de musées durant les vingt-cinq dernières années de sa vie.

Quand bien même le programme du musée Chagall en fait un exemple à part dans la classification académique des musées, les intentions qui ont présidé à son élaboration sont proches de celles des autres musées : une ouverture au grand public et, pour cela, une architecture nouvelle et moderne répondant aux critères généraux fixés par l'administration muséale.
L'importance accordée aux espaces annexes (salle de concerts, bibliothèque, salle d'expositions temporaires) témoignent de la politique culturelle en vigueur, orientée vers le dialogue auprès du public, du renouvellement des expositions et de la diffusion culturelle.

Ce décloisonnement important de l'institution muséale à partir des années soixante, malgré un nombre de réalisations encore faibles, augure du développement exponentiel des musées au niveau international à partir des années quatre-vingts.