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Portraits d'architectes

Jacques Marmey

Jacques Marmey

 Jacques Marmey. Cl. anonyme. Nd © Fonds Jacques Marmey. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 021 Ifa
Jacques Marmey est né à Marseille le 27 mars 1906 et mort à Lyon le 17 juillet 1988.

Rencontrant très tôt la culture maghrébine (son père, médecin, ayant été appelé en 1919 par Lyautey pour participer à la "grande épopée" marocaine), il en conçoit pour l'Afrique du nord une affection qui infléchira largement sa carrière, conduite principalement au Maroc et en Tunisie.

Il étudie l'architecture à Lyon puis à l'École des beaux-arts de Paris, dans l'atelier d'Emmanuel Pontremoli où il est admis en 1928. Il y rencontre Paul Herbé et Michaël Patout, futurs collaborateurs en Tunisie.
L'essentiel de son apprentissage, comme il l'explique lui-même, se fait lors d'une mission archéologique menée par Eugène Beaudouin au Mont Athos en 1930, puis - à l'issue de son diplôme, obtenu en 1933 - pendant ses premières années de travail au Maroc.

Sous la direction d'Henri Terrasse, il est chargé de la restauration des biens des Habous de la médina de Fès. Il réalise notamment l'extension de la madrasa (médersa) Seffarine-Mohammed V, aménage le quartier et l'université Qarawiyyin (Karaouine) et la place Seffarine.

En 1943, la spécialité qu'il s'est faite lui vaut d'être appelé en Tunisie par Bernard Zehrfuss qui y dirige le service de l'Architecture et de l'Urbanisme, chargé de la Reconstruction. Marmey y occupe la fonction d'architecte en chef de la section Études et travaux.

fonds/ À la dissolution du service, en 1947, il installe son agence d'architecture dans le village de Sidi-Bou-Saïd, dont il devient l'architecte conseil en 1963. Il construit notamment des bâtiments civils, dont le Contrôle civil de Bizerte (1946-1950), de nombreux bâtiments scolaires (il est membre de la Commission des bâtiments scolaires de l'Union internationale des architectes de 1951 à 1957), dont le lycée de Carthage (1949- 1955), des équipements hôteliers et de nombreuses maisons particulières.
Pour pallier leur nouveauté typologique dans le paysage tunisien, ces bâtiments sont conçus de façon à évoquer l'architecture locale et à s'intégrer au site.
Dans le temple protestant de Beyrouth, qu'il construit en 1956, comme au palais de Raqqada (Raccada) construit pour le président Bourguiba près de Kairouan (Tunisie, 1963-1970), un même goût du rationalisme et de l'abstraction s'exprime, rejoignant l'austérité de l'architecture arabo-islamique.

Il fut aussi fondateur et chef des sections d'architecture des Écoles des beaux-arts de Rabat (1934) et de Tunis (1944).
  •  Jacques Marmey. Cl. anonyme. Nd © Fonds Jacques Marmey. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 021 Ifa
  • Roi du Maroc décorant Jacques Marmey. Cl. anonyme. Nd © Fonds Jacques Marmey. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 021 Ifa
  •  Jacques Marmey. Cl. anonyme. Nd © Fonds Jacques Marmey. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 021 Ifa
  • Autoportrait de Jacques Marmey, 1959. Cl. anonyme. Nd © Fonds Jacques Marmey. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 021 Ifa
QUELQUES REPÈRES
Repérage et présentation du fonds d'archives Jacques Marmey, base de données ArchiWebture
Marc Breitman, Rationalisme, tradition, Tunisie 1943-1947. Jacques Marmey, Liège : Mardaga ; Paris : IFA, 1986
Serge Santelli, "La tradition moderne en Tunisie", Architecture méditerranéenne, n° 45, fév. 1995, pp. 18-23
Slim Ben Nessib, La maison tunisienne face à la modernité, Darnétal : École d'architecture de Normandie, janv. 1989 (TPFE, dir. Paul Revert)