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Le Paris d’Haussmann illustré

Portrait de Georges-Eugène Haussmann, Mémoires, tome II © Cité de l'architecture & du patrimoine/Musée des Monuments français

Depuis l’ouverture de la Cité de l’architecture & du patrimoine en 2007, les collections du musée s’enrichissent régulièrement grâce aux donations, aux achats et aux dépôts d’œuvres et d’archives. Ces ensembles permettent de découvrir des projets d'architecture et d'urbanisme remarquables.
Cette exposition est la version numérique de l'exposition « Le Paris d'Haussmann illustré » présentée du 10 mars au 20 octobre 2020 dans la Galerie d'architecture moderne et contemporaine de la Cité de l'architecture & du patrimoine ( voir photographies de l'accrochage).


Les transformations de Paris sous le Second Empire ont été décidées par l’empereur Napoléon III, revenu de son exil à Londres très impressionné par la modernité de la capitale anglaise où il avait séjourné entre 1846 et 1848. En 1853, il confie au baron Georges-Eugène Haussmann (1809-1891) la charge d’assainir Paris et d’édifier l'une des plus belles capitales du monde, le nommant à ces fins préfet de la Seine.
Ce dernier commence alors une phase d’expropriations et de destructions nécessaires pour engager des travaux d’une ampleur sans précédent : 20.000 immeubles sont démolis (30.000 seront ensuite érigés). Sur le Paris médiéval et pittoresque, dont certaines parties sont volontairement conservées, se superpose une ville moderne, percée de boulevards, dont les façades d'immeubles sont strictement règlementées, dotée de nouveaux équipements urbains, monuments publics, réseaux d’eaux et de gaz et de nombreux espaces verts. De nombreuses voix s’élèvent, critiquant violemment leurs répercussions sociales et le coût exorbitant des travaux, à l’instar de Jules Ferry, qui publie en 1867, Les comptes fantastiques d'Haussmann. Le ministre Rouher, tête de file des défenseurs du Vieux Paris, s’oppose à ce nouvel urbanisme, comme de nombreux artistes et architectes, dont Charles Garnier, qui déplore la monotonie des façades. Néanmoins, le Paris haussmannien répond à l’exigence de salubrité et participe à l’image de marque de la capitale. Sa trame urbaine conditionne encore le Paris contemporain.

Jean-Charles Adolphe Alphand (1817-1891), Eugène Belgrand (1810-1878), Jean-Pierre Barillet-Deschamps (1824-1873), Victor Baltard (1805-1874), Gabriel Davioud (1824-1881), Charles Garnier (1825-1898), dirigés par le préfet Haussmann, sont les principaux acteurs de ces grands travaux. Ingénieurs, jardiniers, architectes, ils ont dessiné le paysage urbain du Paris moderne. Par la suite, tous, ou presque, ont publié des ouvrages illustrés, laissant en héritage la genèse de leur œuvre. Les planches de ces éditions originales permettent de mesurer la finesse de leurs travaux et l’importance de ces transformations urbaines, qui ont par la suite inspiré de nombreuses autres villes à travers le monde, de Barcelone à Belém.