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Portraits d'architectes

Bernard Laffaille

Bernard Laffaille

Bernard Laffaille à Maintenon. Cl. anonyme. Nd [vers 1945] © Fonds Bernard Laffaille. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 206 Ifa 181/1
Bernard Laffaille est né à Reims en 1900 et mort à Paris le 24 juin 1955.

Diplômé de l'École centrale des arts et manufactures en 1923, il exerce jusqu'en 1932 comme ingénieur d'entreprise, en tant que directeur technique et cogérant de l'entreprise Construction de couvertures et charpentes en ciment (4C), avant d'exercer libéralement en tant qu'ingénieur-conseil des établissements Sainrapt et Brice (1932-1933), Rouzaud et fils (1933-1938) puis Delattre et Frouard.

C'est à cette période qu'il développe les propriétés constructives des surfaces gauches en coque de béton armé, réalisant les premiers conoïdes (1927) puis les premiers paraboloïdes hyperboliques (1933).
S'intéressant alors à la construction métallique, Bernard Laffaille oriente ses travaux vers les structures autoportantes et les couvertures suspendues (hangar d'aviation de Cazaux, 1935-1936).

Avec le pavillon de la France à la Foire de Zagreb (1936), Bernard Laffaille conçoit la première couverture "prétendue" moderne, principe qui le conduira à l'invention de la selle de cheval suspendue pour la couverture du Centre des industries mécaniques (avant-projet du CNIT) en 1951. Ce principe, appliqué à la couverture de l'église Notre-Dame de Royan, de l'architecte Guillaume Gillet (1953-1958), et au centre émetteur de la radio Europe n° 1 (1954), amènera son disciple René Sarger à expérimenter les premières couvertures en résilles de câbles prétendus (Pavillon de la France à l'Exposition universelle de Bruxelles, 1958).

Parallèlement, Bernard Laffaille engage ses réflexions vers la préfabrication lourde.
Dès 1934, il conçoit le "V Laffaille" (un trumeau plissé à section en V possédant une grande résistance au flambement pour un faible volume de matière), qu'il mettra largementt en œuvre après-guerre (rotondes SNCF entre 1944 et 1950, église Notre-Dame de Royan).

Après la Seconde Guerre mondiale, il crée divers bureaux d'études et sociétés qui ont pour but une optimisation des études et la rationalisation du chantier :
-fonds/ l'Institut d'études techniques et professionnelles en 1944,
- la Société d'exploitation des procédés Laffaille,
- le Centre d'application d'études mathématiques en 1949,
- la Société des Bâtiments et des techniques nouvelles en 1952.

Participant à la Reconstruction, notamment pour la SNCF mais également dans le domaine de l'architecture scolaire et du logement collectif - pour lequel il propose un nouvel outil mathématique, les Modèles mathématiques dimensionnels -, Bernard Laffaille inscrit ses travaux dans la continuité avec ses recherches d'avant-guerre.
Ses innovations formelles et techniques éclatent au grand jour dans des programmes de grande ampleur, et notamment ceux du domaine sacré.
  • Bernard Laffaille (au centre) sur le chantier de l'immeuble d'habitation collective de Saint-Ouen. Cl. anonyme. 2 avril 1949 © Fonds Bernard Laffaille. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 206 Ifa 181/1
  • Bernard Laffaille avec son épouse sur un chantier. Cl. anonyme. Nd © Fonds Bernard Laffaille. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 206 Ifa 181/1
  • Bernard Laffaille à Maintenon. Cl. anonyme. Nd [vers 1945] © Fonds Bernard Laffaille. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 206 Ifa 181/1
QUELQUES REPÈRES
Inventaire et présentation du fonds d'archives Bernard Laffaille, base de données ArchiWebture
Nicolas Nogue, L'œuvre de Bernard Laffaille, ingénieur-constructeur (1900-1955), Paris : Université Paris I, 1991 (mémoire de maîtrise, dir. G. Monnier)
Nicolas Nogue, Bernard Laffaille (1900-1955), ngénieur. De l'entreprise au bureau d'études. Modes d'exercice et pensée technique, Paris : Université de Paris I, juin 2001 (Thèse de doctorat, dir. G. Monnier)
Nicolas Nogue, "Bernard Laffaille, mathématicien et constructeur", Techniques et architecture, n° 405, fév. 1993, pp. 120-125
Nicolas Nogue, "La contribution de Bernard Laffaille à l'architecture religieuse des années cinquante", Histoire de l'art, n° 28, déc. 1994, pp.77-91
Nicolas Nogue, "Bernard Laffaille. Des coques aux voiles prétendus", Icomos-France : bulletin, n° 40/41, 1997, pp. 16-23
Nicolas Nogue, in Antoine Picon, L'art de l'ingénieur, Paris : Centre Georges Pompidou, 1997, pp. 260-261
Nicolas Nogue, "Les surfaces gauches minces. Une aventure constructive des années trente", Les Cahiers de la recherche architecturale et urbaine, n° 2-3, nov. 1999, pp. 149-166
René Sarger, "L'œuvre de Bernard Laffaille", L'Architecture d'Aujourd'hui, n° 64, 1956
À propos de quelques ingénieurs de l'après-guerre, Métropolitains (émission présentée par François Chaslin), mercredi 16 février 2005 (Nicolas Nogue, invité) (émission radiophonique)