Émile Aillaud
Il entre à l’École des beaux-arts de Paris en 1921 dans l’atelier Gromort et Arretche (professeurs Lambert et Expert). Il est diplômé en 1928.
Il débute sa carrière d'architecte en 1922, en faisant la place chez André Ventre jusqu’en 1932.
Lié au milieu de la mode, il réalise avec Étienne Kohlmann le pavillon de l'Élégance et de la Parure à l'Exposition internationale des arts et des techniques à Paris, en 1937.
Après la guerre, il est architecte-urbaniste des Houillères de Lorraine (1945-1949), et construit des bâtiments industriels et des groupes de maisons, notamment la cité Bellevue à Creutzwald (1945-1947).
À la même époque, il est également urbaniste du MRU pour Cahors et Villers-en-Argonne, vers 1945, et architecte en chef de la reconstruction d'Arras vers 1950.
Il est membre du comité de L'Architecture d'aujourd'hui de 1952 à 1955 et chef d'atelier à l’École des beaux-arts de 1965 à 1967.
Il réalise à partir des années 1960 plusieurs cités et grands ensembles très originaux, et le logement social devient sa préoccupation majeure. Opposé aux principes de la Charte d'Athènes et influencé par l'architecture moderne "tempérée" des pays scandinaves, il tente d'introduire d'autres valeurs que celles dictées par les exigences fonctionnelles. Refusant la logique "effrayante" du chemin de grue, il postule pour une vision plus poétique et culturelle de l'architecture et recherche des solutions novatrices et humaines.
Ainsi, bien que restant dans le carcan de la préfabrication lourde, il dessine souvent des bâtiments courbes qui rompent avec l'orthogonalité habituelle des grands ensembles, et agrémente ses cités d'espaces publics urbains (parcs paysagers, places, etc.).
Il réalise successivement :
- la cité de L'Abreuvoir à Bobigny, 1956-1960,
- Les Courtillières à Pantin, 1958-1964,
- le quartier du Wiesberg à Forbach, 1960-1965,
- La Grande Borne à Grigny, 1964-1968,
- le quartier de La Noé à Chanteloup-les-Vignes, 1971-1975.
fonds/ Ses études de réhabilitation dans les années 1980, mettant toujours l’accent sur la couleur, témoignent, non de l’échec de cet ensemble, mais de la fragilité de tout le secteur locatif de l’après-guerre.
Autre ensemble d’habitation un peu postérieur : les tours peintes de nuages du quartier Picasso à Nanterre sont un élément familier du paysage près de La Défense (Aillaud est architecte en chef de la zone Tête de La Défense).
Il fut aussi architecte-conseil du ministère de l’Éducation nationale pour les constructions scolaires et sportives.
Beau-frère (en secondes noces) de Juliette Gréco, Émile Aillaud a eu trois enfants, dont des artistes renommés : Laurence, sculpteur, épouse de Fabio Rieti, peintre (art mural), et Gilles, peintre.
QUELQUES REPÈRES
Inventaire et présentation du fonds d'archives Charles Adda, base de données ArchiWebture
Magalie Génuite, Charles Adda : architecte mondain du début du XXe siècle, Paris : Université de Paris IV-Sorbonne, 1997 (maîtrise d'histoire de l'art contemporain/dir. Bruno Foucart et Fr. Hamon)
Franck Delorme, "Aux 100 000 chemises de Bordeaux", Le Festin, n° 57, printemps 2006, p. 128
Magalie Génuite, Charles Adda : architecte mondain du début du XXe siècle, Paris : Université de Paris IV-Sorbonne, 1997 (maîtrise d'histoire de l'art contemporain/dir. Bruno Foucart et Fr. Hamon)
Franck Delorme, "Aux 100 000 chemises de Bordeaux", Le Festin, n° 57, printemps 2006, p. 128