logo Cité de l'architecture & du patrimoine

Portraits d'architectes

René Sergent

René Sergent

 René Sergent. Cl. anonyme. Nd © Fonds René Sergent. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 005 Ifa
René Sergent, fils d'un boulanger de Clichy, est né le 4 juillet 1865 à Paris et mort le 22 août 1927 au Gué-à-Tresmes, Congis-sur-Thérouanne (Seine-et-Marne).

Albert Laprade est un de ses neveux par alliance.

Il reçoit, à l'École spéciale d'architecture, l'enseignement de l'ingénieur Émile Trélat et de Thierry-Ladrange et y obtient le premier diplôme en 1884.

Il entre dans l'agence d'Ernest Sanson, considéré alors comme le meilleur architecte pour les demeures privées. Sous sa direction, René Sergent se passionne pour les œuvres des architectes français classiques, de Mansart à Brongniart, et tout particulièrement pour celles des Gabriel. Il est présent lors de la mise au point du chef-d'œuvre de Sanson, le Palais rose de Boniface de Castellane. Il reste dans l'agence plus de quinze ans.

fonds/ Il reçoit le Prix Deschaumes en 1889 et prend rapidement son indépendance.
Il entreprend de nombreux travaux de construction ou de restauration pour une riche clientèle. Sa renommée croissant, il est sollicité jusqu'à New York, Londres, Buenos Aires, Santa Fe (Argentine).
René Sergent fait montre d'une particulière habileté pour intégrer le confort moderne dans des bâtiments de proportions et de style classiques. Il démontre aussi un goût prononcé pour la stéréotomie, accomplissant dans ce domaine de véritables prouesses.

Son agence s'étend rapidement et il se fait seconder par René Bétourné et Léon Fagnen avec lesquels il s'associe à partir de 1920 environ (ces derniers continuent son œuvre après son décès).
René Sergent bâtit plusieurs grands hôtels de voyageurs : le Trianon Palace à Versailles (1910), le Savoy et le Claridge à Londres, le Grand Hôtel de Rome, l'hôtel Stéphanie de Baden-Baden. Pour les frères Duveen, célèbres antiquaires, il construit en 1907-1908 le magasin parisien, un petit Trianon d'un élégant style Louis-XVI édifié en fond de parcelle au n° 20 place Vendôme (aujourd'hui siège d'une banque), et donne des dessins inspirés de Versailles et de Gabriel pour le vaste immeuble de New York, à l'angle de la Cinquième Avenue et de la 56e rue (1909-1910, détruit en 1953), réalisé par l'architecte local Horace Trumbauer. Vers 1909, il réalise également l'hôtel du couturier Jean-Philippe Worth, avenue Émile-Deschanel (Paris 7e).

En 1911, René Sergent reçoit la Grande Médaille de l'architecture privée de la Société centrale des architectes. De 1912 à 1914, il édifie, dans l'esprit d'une demeure aristocratique du 18e siècle, l'hôtel de Moïse de Camondo situé 63 rue de Monceau (aujourd'hui musée Nissim de Camondo appartenant aux Arts décoratifs [UCAD jusqu'en 2004]), et s'occupera jusqu'à sa mort de l'entretien et des transformations de cet hôtel.
QUELQUES REPÈRES
Inventaire et présentation du fonds d'archives René Sergent, base de données ArchiWebture
René Sergent, architecte. 1865-1927, Paris : Horizons de France, 1931