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Portraits d'architectes

Denis Honegger

Denis Honegger

Denis Honegger posant devant une maquette. Cl. Vauthey. Nd © Fonds Denis Honegger. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 230 Ifa 153/4
Denis Honegger est né le 13 octobre 1907 à Andrinople (Turquie) et mort le 26 août 1981 à Monaco.

Fils d'un ingénieur zurichois (directeur des chemins de fers nationaux en Turquie) et d'une mère turque, il est scolarisé à Salonique puis à Lausanne à partir de 1916.
Étudiant l'architecture à Lausanne, il travaille chez les architectes Thévenaz, Dubois et Favarger (1923-1924).
Il entre à l'École des beaux-arts de Paris en 1923 et s'inscrit, en 1924, à l'Atelier du Palais de bois (atelier Auguste Perret), grâce à Oskar Nitzschké. Il n'obtient pas de diplôme, mais les années passées à l'Atelier Perret et dans son agence (rue Franklin puis rue Raynouard), seront fructueuses et orienteront sa carrière.

Il adoptera en bloc les références de Perret, souvent à l'encontre des positions corbuséennes, même s'il séjourne, en 1926, quelques mois dans le bureau de Le Corbusier à Genève, pendant le concours pour le Palais des Nations Unies.

Ayant travaillé avec Nitzschké au chantier de l'Aubette à Strasbourg (1927) sous la direction de Theo van Doesburg — qui affiche pour la construction un mépris souverain —, il se méfie des positions d'avant-garde.

En 1930, il participe encore avec Nitzschké au concours du théâtre de Kharkov (mention). Auguste Perret, qui l'estimait beaucoup, lui offrit de travailler comme maître d'œuvre sur d'importants chantiers jusqu'en 1932.
Dans les années suivantes, il est maître d'œuvre de la cité de la Muette à Drancy (Seine-Saint-Denis) d'Eugène Beaudouin et Marcel Lods (1932-1934).

Parallèlement, Honegger dirige son propre bureau à Paris.fonds/ Trois concours suisses importants lui permettent d'établir son agence à Fribourg : il est lauréat du concours pour l'Université catholique Miséricorde à Fribourg qui sera réalisée de 1938 à 1942 (avec Fernand Dumas, architecte) représente une de ses œuvres majeures, l'église du Christ-roi (1942-1954) à Fribourg et plus tard l'Institut de physique de Genève (1944-1953).

En Suisse il enseigne à l'École d'architecture de Genève et au Technikum de Fribourg.

En France (dans sa seconde agence à Paris), il réalise les hôpitaux de Sainte-Marie-aux-Mines (Haut-Rhin, 1952) et de Saint-Junien (Haute-Vienne, 1954), le centre technique de l'horlogerie à Besançon (1960), les laboratoires des Forges de la Providence à Hautmont (Nord, 1962), ainsi que de nombreux ensembles de logements à Paris et en région parisienne, remarquables pour leur construction et leur insertion urbaine parmi lesquels : le quartier de l'Église à Pantin (1000 log. et équipements, 1956), rue de Meaux, Paris 19e (500 log. et église, 1958), Malakoff (600 log. et commerces, 1966), la rénovation du secteur nord de Malakoff (1800 log., 1972).

Peter Collins (revue Building, 1953) note, à propos de l'institut de physique de Genève, la fidélité d'Honegger à la doctrine de Perret : même conception de la structure, même usage des surfaces de béton, avec cependant un modelage plus élaboré des détails. L'intérêt des bâtiments d'Honegger réside dans leur réelle qualité d'exécution.
  • Denis Honegger (à gauche) avec ses collaborateurs dans un atelier d'architecture non identifié lors de la préparation d'un rendu. Cl. anonyme. Nd © Fonds Denis Honegger. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 230 Ifa 154/5
  • Denis Honegger (à gauche) et Macheret. Cl. anonyme. Nd © Fonds Denis Honegger. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 230 Ifa 154/5
  • Denis Honegger posant devant une maquette. Cl. Vauthey. Nd © Fonds Denis Honegger. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 230 Ifa 153/4
  • Denis Honegger travaillant sur la maquette de l’église Notre-Dame-de-l'Assomption-des-Buttes-Chaumont, rue de Meaux, Paris 19e (1956-1961). Cl. Vauthey. Nd © Fonds Denis Honegger. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 230 Ifa 153/4
  • Denis Honegger lors de la pose de la première pierre de l'église Notre-Dame-de-l'Assomption-des-Buttes-Chaumont, rue de Meaux, Paris 19e (1956-1961). Cl. Vauthey. Nd © Fonds Denis Honegger. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 230 Ifa 153/4
  • Denis Honegger présentant la maquette de l’église Notre-Dame-de-l'Assomption-des-Buttes-Chaumont, rue de Meaux, Paris 19e (1956-1961). Cl. Vauthey. Nd © Fonds Denis Honegger. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 230 Ifa 153/4
QUELQUES REPÈRES
Inventaire et présentation du fonds d'archives Denis Honegger, base de données ArchiWebture
Simon Texier, Sébastien Radouan, Denis Honegger, Gollion : InFolio ; Paris : Éditions du patrimoine, 2010 (collection "Carnets d'architectes")
Sébastien Radouan, Les églises de Denis Honegger. Aux sources d'une doctrine architecturale, Paris : Université Paris IV-Sorbonne, 2005-2006 (mémoire Master 2)
Sébastien Radouan, Les logements sociaux de Denis Honegger. Essor et limites d'une doctrine architecturale, Paris : Université Paris IV - Sorbonne, 2004-2005 (mémoire Master 1)
Simon Texier, "Le fonds et l'œuvre. Les archives de Denis Honegger, 1907-1983", AMC, n° 118, sept. 2001, pp. 96-101
Philippe Daucourt, La leçon d'architecture d'Auguste Perret en Suisse romande. Variations et interprétations : les fonds Emilio Antognini, Béate et Maurice Billeter, Jeanne Bueche, Daniel Girardet et Denis Honegger aux archives de la construction moderne, Lausanne : École polytechnique fédérale de Lausanne, 2000 (thèse de doctorat n° 2305, 2001)