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Portraits d'architectes

Louis Bonnier

Louis Bonnier

 Louis Bonnier. Cl. anonyme. Nd © Fonds Louis Bonnier. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 035 Ifa 400/1
Louis Bernard Bonnier est né le 14 juin 1856 à Templeuve (Nord), et est  mort à Paris en 1946.

Il est le père de Jacques Bonnier, également architecte.

Il entre à l'École des beaux-arts de Paris en 1877, où il est élève d'André Moyaux et de Louis-Jules André. Il obtient son diplôme en 1886.

Comme Henri Sauvage, il est l'un des principaux acteurs du passage de l'Art nouveau à l'architecture moderne. Il reste fidèle au rationalisme constructif, base de l'Art nouveau, qui en France s'ancre dans la pensée de Viollet-le-Duc pour conduire au style international.
Les quatre villas qu'il construit à Ambleteuse (Nord) en 1892, la mairie de Templeuve en 1893, puis la maison Flé à Ambleteuse en 1894, inaugurent ce goût pour la rationalité, l'économie de moyens, l'asujettissement du décor à la structure.

En 1895, Bonnier est l'architecte du fameux Salon de l'Art nouveau, aménagé par le marchand d'objets orientaux Samuel Bing rue de Provence à Paris.

Pour l'Exposition universelle de 1900, il conçoit un globe terrestre imaginé par le géographe anarchiste Élisée Reclus (non réalisé), ainsi que le très impressionnant pavillon Schneider (Forges du Creusot) quai Branly.

A côté de son œuvre privée, Bonnier développe une importante activité administrative.
Dès 1884, non encore diplômé, il devient architecte-voyer de la ville de Paris. Il sera encore directeur des Services d'architecture et des promenades et plantations vers 1910,  inspecteur général des Services techniques d'architecture et d'esthétique de la Seine, architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux (chargé du palais de l'Élysée de 1901 à 1911), etc.
Rapporteur de la commission chargée de réviser les réglements de voirie de Paris, il prépare le nouveau décret de 1902 sur les hauteurs et saillies, qui, autorisant l'ajout de corniches et de combles aux formes libres, permet l'éclosion de l'Art nouveau, et qui modifie le gabarit des constructions.

À la même époque, Louis Bonnier participe également à la mise en place du cadre institutionel et réglementaire du logement social et de la planification urbaine (que l'on n'appelle pas encore l'"urbanisme").
En 1912, il supervise le premier concours de HBM de la ville de Paris et réalise le premier plan d'extension de Paris avec Marcel Poëte. En 1916, il propose la création du Casier archéologique et artistique de la Préfecture de la Seine.
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En 1917, il fonde l'École supérieure d'art public. Dans la foulée de la loi Cornudet sur les plans d'aménagement, embellissement et extension, cette école devient, en 1919, l'École des Hautes études urbaines (EHEU).
À la pointe des idées de son temps, l'EHEU se dote de la revue La Vie urbaine, que Bonnier fonde avec Marcel Poëte.
Louis Bonnier y enseigne encore en 1924, quand l'EHEU devient l'Institut d'urbanisme de l'université de Paris.

Après la première guerre mondiale, Bonnier construit la piscine de la Butte-aux-Cailles (1920-1923), un groupe de HMB à Ménilmontant (1920-1925), et dirige les Services d'architecture et des travaux de l'Exposition internationale des arts décoratifs de 1925.

Également architecte-conseil de la Compagnie des chemins de fer du PLM à partir de 1920, il supervise ou réalise la construction de nouvelles gares et des aménagements hôteliers.
  •  Louis Bonnier peint par Ferdinand Deconchy. 1897 © Fonds Louis Bonnier. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 035 Ifa 600
  • Louis Bonnier dessiné par son fils Jacques Bonnier. Septembre 1946 © Fonds Jacques Bonnier. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 036 Ifa
  •  Louis Bonnier. Cl. Eug. Pirou. 1898 © Fonds Louis Bonnier. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 035 Ifa 400/1
  •  Louis Bonnier. Cl. Henri Manuel. Nd © Fonds Louis Bonnier. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 035 Ifa 400/1
  •  Louis Bonnier à son bureau. Cl. anonyme. Nd © Fonds Louis Bonnier. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 035 Ifa 400/2
  •  Louis Bonnier. Cl. anonyme. Nd © Fonds Louis Bonnier. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 035 Ifa 400/1
  • Louis Bonnier dans son appartement rue de Liège, Paris 8e. Cl. anonyme. Nd © Fonds Louis Bonnier. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 035 Ifa 504/2
  •  Louis Bonnier à sa table de travail. Cl. anonyme. Nd © Fonds Jacques Bonnier. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 036 Ifa
QUELQUES REPÈRES
Inventaire et présentation du fonds d'archives Louis Bonnier, base de données ArchiWebture
Armelle Kerlidou, L'architecture de Louis Bonnier, 1856-1946, Paris : Unité pédagogique d'architecture n° 8, novembre 1984 (mém. 3e cycle)
Bernard Marrey, Louis Bonnier, 1856-1946, Paris : IFA ; Liège : Mardaga, 1988 (coll. "Architectes")
Soizic Alavoine-Muller, "Le globe terrestre utopique d'Élisée Reclus" in L'Espace géographique, Paris : CNRS, Belin-Reclus, 2003, pp. 156-170