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Portraits d'architectes

Raymond Subes

Raymond Subes

 Raymond Subes. Cl. anonyme. Nd © Fonds Jacques Carlu. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 010 Ifa
Raymond Subes est né en 1891 et mort en 1970.

C'est l'un des plus importants ferronniers d'art français du XXe siècle.
Il suit les cours de l'École Boulle en ciselure, puis ceux de l'École des Arts Décoratifs avec Charles Genuys.

En 1911, il travaille trois ans dans l'atelier du ferronnier d'art Émile Robert, où il acquiert une grande expérience technique, et prend la succession de celui-ci comme directeur artistique des ateliers Borderel et Robert en 1919, rue Damrémont à Paris 18e (Borderel est une entreprise de charpenterie métallique).
Raymond Subes finira président-directeur général de la société à responsabilité Borert (par contraction de "Borderel" et "Robert").
fonds/
Dans son œuvre, Raymond Subes allie la technique de la forge traditionnelle aux méthodes modernes. Sa conception de la ferronnerie s'articule en deux idées maîtresses : la fonction architecturale du fer forgé et son utilisation fonctionnelle. Il n'hésite pas à employer simultanément plusieurs matériaux : d'abord le fer forgé, parfois le bronze et le cuivre, auxquels s'ajoutent, dans les années 1930, l'aluminium, l'acier oxydé et l'acier laqué. À l'Exposition de 1925, en dehors d'ouvrages de ferronnerie tels que grilles ou rampes, il présente, avec Jacques-Émile Ruhlmann, dans le cadre du salon du Collectionneur, une bibliothèque métallique aux surfaces de tôle embouties et laquées.

Raymond Subes répond à des commandes d'État importantes pour les transatlantiques Île-de-France en 1927, Atlantique en 1931, Liberté en 1950, Normandie en 1962, et enfin pour le France en 1962. Il travaille pour la Banque de France sur les Champs-Élysées, pour l'institut Pasteur, la Caisse des dépôts et consignations et le musée de la France d'outre-mer, porte Dorée à Paris 12e en 1931.
En collaboration avec Porteneuve, il produit des meubles en métal chromé et participe à la construction métallique de certains ponts. Il faut encore signaler les ferronneries de l'église Saint-Louis de Vincennes (1912-1927, Jacques Droz et Joseph Marrast architectes), les grilles de l'église Saint-Pierre à Roye (Somme, 1931-1933, reconstruction par Charles Duval et Emmanuel Gonse), les grilles du baptistère de l'église Saint Jean-Bosco, Paris 20e (1933-1937, Rotter architecte), la croix couronnant le clocher de l'église Saint-Louis à Villemomble (1926, Paul Tournon architecte) et la grille d'entrée de l'église Sainte-Thérèse à Elisabethville (1927-1928, Paul Tournon architecte).

Dans les années soixante, les ateliers Borderel et Robert doivent quitter Paris et sont installés à Saint-Denis. Raymond Subes remplace l'atelier de la rue Damrémont par un immeuble, et crée à l'occasion la SA immobilière Borert. L'usine de Saint-Denis fait faillite après son décès.
QUELQUES REPÈRES
Inventaire et présentation du fonds d'archives Raymond Subes, base de données ArchiWebture
Raymond Subes, Les arts décoratifs. La ferronerie d'art du XIe au XIXe siècles, Paris: [s.n.?], 1928
Raymond Subes, Raymond Subes. Ferronnerie moderne, un choix des réalisations récentes de maîtres ferronniers, Paris : Vincent, Fréal et Cie, 1948
Maximilien Gauthier, Raymond Subes, Paris : Les Gémeaux, 1949
Raymond Subes, ferronnier, Paris : Vincent et Fréal, 1961