logo Cité de l'architecture & du patrimoine

Portraits d'architectes

Georges-Henri Pingusson

Georges-Henri Pingusson

Georges-Henri Pingusson. Cl. Mittelstaedt. 1946 © Fonds Georges-Henri Pingusson. ENSBA/CAPa/Archives d'architecture du XXe siècle. 046 Ifa 2
Georges-Henri Pingusson est né le 26 juillet 1894 à Clermont-Ferrand et meurt en 1978.

Diplômé en 1914 de l'école d'Électricité de la rue de Sèvres à Paris, il est mobilisé puis évacué du front en 1917 où il fait preuve d'un grand dévouement patriotique.
En 1919, iI fréquente l'atelier Umbdenstock avant d'obtenir la première place au concours d'admission de l'École des beaux-arts.

En association avec Paul Furiet, il construit de 1925 à 1928 villas et édifices de loisirs, principalement sur la Côte d'Azur et la Côte basque.
Ces édifices sont empreints d'un caractère régionaliste et italianisant que Georges-Henri Pingusson délaissera brutalement après sa séparation avec Furiet.

Le théâtre des Menus-Plaisirs (Paris 9e), et plus encore l'hôtel Latitude 43 à Saint-Tropez (1932), marquent son ralliement tardif au Mouvement moderne. Touché par la crise économique, Pingusson se livre à quelques projets manifestes. Celui pour l'extension de la villa Gillet en 1933 est le plus éloquent : sur un plan organisé autour d'un patio et dessiné à l'aide d'un tracé régulateur, l'architecte adopte la syntaxe cubiste de Robert Mallet-Stevens, avec qui il s'est depuis peu lié d'amitié.
Fervent animateur de l'Union des Artistes Modernes (UAM), Georges-Henri Pingusson tente dans le même temps de réformer l'architecture religieuse en proposant pour Arcueil une église ronde avec autel au centre (1938).

Nommé en 1947 dans le département de la Moselle, Georges-Henri Pingusson est empêché, par sa fonction d'architecte en chef de la Reconstruction, de toute construction en son nom propre au profit d'autres architectes.
La plupart de ses études d'urbanisme et projets d'aménagement ne verront pas le jour.
fonds/
D'une manière générale, il sera l'un des architectes qui ont le moins construit dans les années cinquante — l'ambassade de France à Sarrebruck (1952) est la seule réalisation marquante de cette période.
En reconstruisant quatre églises en Lorraine (1954-1962), mais surtout en livrant en 1961 le Mémorial des martyrs français de la déportation à Paris, Pingusson donne pourtant la preuve de son talent de créateur d'espaces et montre sa capacité à s'effacer derrière un programme. Les logements qu'il réalise par la suite en région parisienne ne sont pas à la hauteur de son discours enthousiaste.

Enseignant apprécié pour son ouverture d'esprit, Georges-Henri Pingusson engage, avec ses étudiants, un dernier chantier de 18 logements sociaux dans les murs de l'enceinte du village provençal ruiné de Grillon.
  • Georges-Henri Pingusson. Cl. Harcourt. Nd © Fonds Georges-Henri Pingusson. ENSBA/CAPa/Archives d'architecture du XXe siècle. 046 Ifa 2
  • Georges-Henri Pingusson posant devant un avion. Cl. anonyme. Nd © Fonds Georges-Henri Pingusson. ENSBA/CAPa/Archives d'architecture du XXe siècle. 046 Ifa 2
  • Georges-Henri Pingusson dessiné par G.-F. Sébille © Fonds Georges-Henri Pingusson. ENSBA/CAPa/Archives d'architecture du XXe siècle. 046 Ifa 21
  • Georges-Henri Pingusson. Cl. anonyme. Nd [vers 1950] © Fonds Georges-Henri Pingusson. ENSBA/CAPa/Archives d'architecture du XXe siècle. 046 Ifa 2
  • Georges-Henri Pingusson avec sa nièce, Mylène Pingusson, au mariage d'une autre nièce, Marie-Claire. Cl. anonyme. Nd [1957] © Fonds Georges-Henri Pingusson. ENSBA/CAPa/Archives d'architecture du XXe siècle. 046 Ifa 2
  • Georges-Henri Pingusson. Cl. Mittelstaedt. 1946 © Fonds Georges-Henri Pingusson. ENSBA/CAPa/Archives d'architecture du XXe siècle. 046 Ifa 2
  • Georges-Henri Pingusson à l'entrée du parvis du Mémorial des Martyrs de la Déportation, Paris 4e (1954-1962). Cl. Janine Niepce. 1972 © Fonds Georges-Henri Pingusson. ENSBA/CAPa/Archives d'architecture du XXe siècle. 046 Ifa 12
QUELQUES REPÈRES
Inventaire et présentation du fonds d'archives Georges-Henri Pingusson, base de données ArchiWebture
Simon Texier, Georges-Henri Pingusson, Gollion : InFolio ; Paris : Éditions du patrimoine, 2011 (collection "Carnets d'architectes")
Simon Texier, Georges-Henri Pingusson, architecte, 1894-1978. L'architecture comme 'transcendance poétique du concret' ou l'impossible doctrine, Paris : Université Paris IV-Sorbonne, 1998 (thèse de doctorat en histoire de l'Art ; dir. Bruno Foucart)
Simon Texier, Georges-Henri Pingusson, architecte, 1894-1978, Paris : Verdier, 2006 (coll. "Art et architecture")
Christel Juskiwieski, Georges-Henri Pingusson à Grillon. Le dernier pari d'un moderne, Marseille : École d'architecture Marseille-Luminy, 1991 (mémoire de fin d'étude)
L'Homme et l'architecture, n° hors série (spécial Georges-Henri Pingusson), février 1992
Jean-Philippe Donzé, Georges-Henri Pingusson dans l'Est de la France et en Sarre. Architecture - création - modernité, Nancy : École d'architecture, 1995 (travail de fin d'études, dir. Joseph Abram)
Jean-Philippe Donzé, André Freymann, "Georges-Henri Pingusson, architecte. L'œuvre lorraine", Itinéraires du Patrimoine, n° 147, 1997 (AMAL ; Lorraine. DRAC. Service régional de l'Inventaire)
Simon Texier, "Georges-Henri Pingusson, 1894-1976", AMC, n° 96, mars 1999, pp. 66-71