Émile Maigrot
Il entre en 1898 à l'École nationale supérieure des Beaux-arts, où il est l'élève de Paulin et Boeswillwald, et obtient son diplôme d'architecte DPLG en 1906.
Dès ses débuts professionnels, il s'intéresse au programme d'abattoirs, participant au concours de celui de Reims (1907), remportant le concours et l'exécution de celui d'Orchies (Nord, 1908), de Constantinople (aujourd'hui Istanbul, 1911), de Montpellier (1913).
Il construit aussi quelques mairies-écoles, un groupe scolaire, une école maternelle et une école de filles dans la Marne, entre 1912 et 1921.
Après avoir remporté le concours pour les halles de Reims (1923), projet capital dans sa carrière, il projette successivement la reconstruction de l'abattoir et du marché de Rouen (1924), puis du marché couvert de Vichy (1930). Il réalise en 1936, en collaboration avec Le Marec, un immense marché couvert associé à une salle des fêtes à l'étage à Nantes.
Lors de l'Exposition internationale des arts et techniques de Paris, 1937 et grâce au travail de l'Association provinciale des architectes français, il est désigné architecte en chef coordinateur du Centre régional, qui réunissait des représentants de Sociétés provinciales d'architectes de 27 régions.
Au-delà de son activité professionnelle, il est très actif au sein des sociétés d'architectes ainsi que des congrès professionnels nationaux et internationaux.
Parmi les créateurs de l'Office général du bâtiment et des travaux publics, fondateur de l'office régional du bâtiment et des travaux publics du Nord-Est de la France et de l'office régional de la Marne, Émile Maigrot est aussi en 1929 membre du Conseil directeur du bureau Securitas, association instituée par l'Office général du bâtiments et des travaux publics et devant exercer le contrôle technique des constructions sur le territoire français.
Le nom d'Émile Maigrot reste attaché à la construction de la halle de Reims pour ses qualités esthétiques autant que techniques (le projet est présenté au Salon des Artistes de 1930 et salué comme un chef-d'œuvre), et aussi pour la polémique que sa procédure de classement a suscité à la fin des années 1980. Cette œuvre, sans aucun doute, classe Maigrot parmi les "modernes" de l'entre-deux-guerres.
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Cependant cette affirmation doit être nuancée au regard de l'ensemble de l'œuvre, où Maigrot semble plus s'intéresser au parti constructif plutôt que revendiquer la qualité esthétique de ses bâtiments. La modernité d'Émile Maigrot résiderait donc surtout dans sa capacité à mettre en œuvre, tout au long de sa carrière, les nouvelles solutions techniques disponibles.
QUELQUES REPÈRES
Présentation du fonds d'archives Émile Maigrot, base de données ArchiWebture
Corinne Besche Wilhelm, Dossier de pré-classement des archives d'Émile Maigrot, Paris : Archives d'architecture du XXe siècle de l'IFA, 1990 (rapport BRA)
Corinne Besche Wilhelm, Dossier de pré-classement des archives d'Émile Maigrot, Paris : Archives d'architecture du XXe siècle de l'IFA, 1990 (rapport BRA)