Roger Le Flanchec
Son père étant mort au combat, il est élevé par ses grands-parents maternels tous deux instituteurs. Il hérite, à sa majorité, de la fortune de son grand père paternel, navigateur de commerce. Cette aisance matérielle lui permetra tout au long de sa vie de cultiver son originalité et sa marginalité.
C'est un autodidacte. Après un court passage à l'École des beaux-arts de Rennes en 1931-1932, il fait la place chez Jean Fauny, architecte départemental à Saint-Brieuc, chez qui il reste jusqu'en 1936. Le style de ce premier maître hésite, par concession au milieu, entre un régionalisme de type anglo-normand et une expression plus moderne inspirée de l'Art Déco.
Roger Le Flanchec s'établit à Trébeurden (Côtes-d'Armor) en 1937. Il construit notamment la maison Strniste à l'Île Grande (1936-1937), dont le style régionaliste laisse transparaître l'influence de Jean Fauny. Cette influence se fait encore sentir dans l'hôtel Perrier que Le Flanchec construit à Trébeurden en 1947
Après la coupure de la guerre, il s'inscrit à l'Ordre des architectes en 1947.
Il participe alors au concours lancé pour la reconstruction de l'église Saint-Louis de Brest (1949). Voulant symboliser l'unité de l'église, son projet consiste en une sphère de verre de 50 m de diamètre surmontée d'une flèche pyramidale - en verre également - de 150 m de hauteur.
En 1950-1952, il élabore un projet pour une auberge de jeunesse à l'Ile-Grande : grand porte-à-faux de béton posé sur un socle de rocfonds/lot.
Avec le projet de la maison de Roger Beauvir à Larmor-Plage (1954-1955), il reprend le thème du bivalve et le principe du plan libre déjà tenté pour l'auberge de jeunesse pré-citée.
Profondément anti-académique, marginalisé par la profession, constamment en butte à l'administration, il n'obtient avec de tels projets que peu de permis de construire. Sur quelques trois cents études menées par Roger Le Flanchec, on ne compte guère qu'une vingtaine de réalisations, la plupart de ses commandes émanant du secteur privé.
Très cultivé, il tire son inspiration de quatre sources fondamentales : l'œuvre de Le Corbusier (il rend un hommage particulier à ce dernier avec la résidence Hélios à Trébeurden, sorte de demi-unité d'habitation construite en 1950-1952), celle de Frank Lloyd Wright, la mythologie celtique, la faune et la flore marine.
À la recherche d'une synthèse des arts, cet architecte, pionnier en la matière, tente souvent de prolonger ses recherches par un travail plastique, incluant les extérieurs, comme en témoignent ses propositions de dalles de schistes en carapace pour les maisons Pouliquen à Telgruc (1957), son étude pour les couleurs de les maisons Beauvir, Le Calvez à Perros-Guirec et Trehony à Bénodet (1958).
QUELQUES REPÈRES
Repérage et présentation du fonds d'archives Roger Le Flanchec, base de données ArchiWebture
Céline Camo, Roger Le Flanchec 1915-1986. Enquête sur les archives, Paris : Université Paris-I Sorbonne, 1991 (mémoire de DEA)
Gilles Ragot, "Roger Le Flanchec ou l'architecture vécue comme un art", AMC - Le Moniteur, n° 26, nov. 1991, pp. 60-64
Régis Maillet, Roger Le Flanchec. Un architecte et la nature, Paris : École d'architecture de Paris-Belleville, 1994 (TPFE, dir. J. Lucan)
Daniel Le Couédic, Exposition, mode d'emploi. Roger Le Flanchec. Les manoirs futuristes, Catalogue de l'exposition ; Paris : IFA, 1995
Eupalinos en Armorique. Roger Le Flanchec, architecte, Rennes : Institut de géo-architecture, 1986 (vidéo)
Céline Camo, Roger Le Flanchec 1915-1986. Enquête sur les archives, Paris : Université Paris-I Sorbonne, 1991 (mémoire de DEA)
Gilles Ragot, "Roger Le Flanchec ou l'architecture vécue comme un art", AMC - Le Moniteur, n° 26, nov. 1991, pp. 60-64
Régis Maillet, Roger Le Flanchec. Un architecte et la nature, Paris : École d'architecture de Paris-Belleville, 1994 (TPFE, dir. J. Lucan)
Daniel Le Couédic, Exposition, mode d'emploi. Roger Le Flanchec. Les manoirs futuristes, Catalogue de l'exposition ; Paris : IFA, 1995
Eupalinos en Armorique. Roger Le Flanchec, architecte, Rennes : Institut de géo-architecture, 1986 (vidéo)