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Portraits d'architectes

Anatole Kopp

Anatole Kopp

Anatole Kopp lors de l'inauguration de l'exposition des Techniques Américaines au Grand Palais. Cl. anonyme. 14 juin 1946 © Fonds Anatole Kopp. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 225 Ifa 2
Anatole Kopp est né à Pétrograd (Saint-Pétersbourg) en 1915 et décédé à Paris en 1990.

Il reçoit sa formation initiale à l'École spéciale d'architecture de Paris, puis, pendant la guerre, au Massachusetts Institute of Technology.
Il découvre l'héritage du Bauhaus au Black Mountain College, dirigé par des anciens de Dessau, où il est assistant.

De retour en France avec l'armée américaine, il travaille avec le fonctionnaliste américain Paul Nelson. Dès son premier voyage en Russie, après la mort de Staline, il découvre en 1956 l'agonie du "réalisme socialiste" et s'intéresse à la rénovation de l'architecture autorisée par les réformes khrouchtchéviennes et à l'histoire de sa période héroïque. Son premier livre, Ville et Révolution, fait émerger dès 1967 les images noires et blanches des bâtiments maudits d'un temps oublié.

Anatole Kopp travaille alors en France pour la Sonacotra et construit plusieurs ensembles d'habitation à Oran et Alger, grâce aux rapports qu'il avait su établir avec les Algériens pendant la guerre d'Algérie.
Communiste actif, mais critique, Kopp avait aidé les "porteurs de valises". Il quitte le PCF après l'invasion de la Tchécoslovaquie.
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Appelé par Marc Émery à enseigner l'histoire à l'École spéciale d'architecture, Anatole Kopp en devient le directeur pendant quelques années. Parallèlement, devenu professeur au département d'urbanisme de l'université de Paris VIII, il abandonne la pratique de l'architecture, tandis qu'il centre ses analyses, avec Changer la vie, changer la ville (1975), sur le projet social du constructivisme russe.
Élargissant son propos à la période du "réalisme socialiste", il décortique dans L'architecture de la période stalinienne (1978) les mécanismes de la réaction culturelle dans l'URSS des années 1930. Avec L'architecture de la Reconstruction (1982), il retrouve ses expériences de la France d'après-guerre, mais ne discerne pas de politique sociale novatrice dans l'action du ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme.

À la poursuite méthodique des grandes entreprises de l'architecture de gauche associant invention formelle et transformation sociale, Anatole Kopp concentre aussi son attention sur l'Amérique du New Deal rooseveltien et sur les réalisations des fonctionnalistes allemands en Israël.

Avec son dernier livre, sans doute le plus polémique, Quand le moderne n'était pas un style, mais une cause (1988), il propose une sorte d'intégrale de ses réflexions antérieures sur l'unité des politiques de réforme sociale et des stratégies architecturales du "mouvement moderne", de l'Allemagne de Weimar à la Russie, des États-Unis à Paris.
  • Vue (de gauche à droite) de Paul Nelson, Robert Pontabry et Anatole Kopp lors de l'inauguration de l'exposition des Techniques Américaines au Grand Palais. Cl. anonyme. 14 juin 1946 © Fonds Anatole Kopp. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 225 Ifa 2
  • Anatole Kopp en soldat. Cl. anonyme. Nd © Fonds Anatole Kopp. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 225 Ifa 22/1
QUELQUES REPÈRES
Inventaire et présentation du fonds d'archives Anatole Kopp, base de données ArchiWebture
Anne Raymond, Anatole Kopp. 1915-1990, Paris : Université de Paris I, 1992 (mémoire de DEA en histoire de l'art, dir. Gérard Monnier)
Alexandre Ragois, "Patrimoines partagés. Architectes français au Sud et à l'Est de la Méditerranée. Guide de recherches dans les archives de l'Ifa", Colonnes, n°21, février 2003
"Anatole Kopp", L'Architecture d'aujourd'hui, n° 269, juin 1990, p. 73
Anatole Kopp, L'architecture de la période stalinienne, préf. Charles Bettelheim, Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, 1978
Anatole Kopp, Fr. Boucher, D. Pauly, L'Architecture de la Reconstruction en France 1945-1953, Paris : Moniteur, 1982 (coll. Architecture : Études)
Anatole Kopp, Quand le moderne n'était pas un style mais une cause, Paris : ÉNSBA, 1988