logo Cité de l'architecture & du patrimoine

Portraits d'architectes

Jean-Baptiste Hourlier

Jean-Baptiste Hourlier

Jean-Baptiste Hourlier lors de la consécration de l'église Saint-Louis de Lorient. Cl. anonyme. 22 décembre 1955 © Fonds Jean-Baptiste Hourlier. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 151 Ifa 1001
Jean-Baptiste Hourlier est né le 16 octobre 1897 à Paris et décédé le 16 mars 1987 à Saint-Germain-en-Laye.

Élève de l'atelier Defrasse et Madeline à l'École des beaux-arts de Paris, il remporte le premier Grand Prix de Rome en 1923 et en 1926 le prix Guadet pour son projet de diplôme.
Pensionnaire de l'Académie de France à Rome jusqu'en 1931, il établit un projet de restauration de la ville de Sienne au moyen-âge pour son envoi de dernière année et obtient pour cette œuvre, en 1932, la médaille d'honneur du Salon des artistes français.

Entre 1923 et 1968, il participe à de nombreux concours publics.
Il remporte le premier prix et l'exécution aux concours pour les groupes scolaires de Fontainebleau (1931), de Blois (1934), et d'Antony (1935). En 1955, lors du concours de l'opération Million, il obtient la commande de cent logements HLM à Saint-Germain-en-Laye. Il remporte un 3e prix au concours de façades d'immeubles organisé par la ville de Paris (1923), un 2e prix au concours de l'Institut d'aveugles de Buenos Aires (1925), une mention au concours pour le monument de Christophe Colomb dans l'île de Saint-Domingue (1929), un 3e prix au concours de l'hôtel de ville de Saint-Maur (1931), une mention encore au concours de l'hôtel de ville de Puteaux (1932), un 5e prix au concours de la cité hospitalière de Lille (1933), un 2e prix au concours du monument de la Gendarmerie à Versailles (1936), un 4e prix au concours de la Maison nouvelle organisé par le ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme (1947) et enfin, un prix au concours ouvert par le District de la région de Paris et le ministère de l'Éducation nationale pour l'université de Villetaneuse (1968).

Nommé architecte de la Reconstruction dans l'une des villes les plus sinistrées par les bombardements alliés, Lorient, il y travaille aux côtés d'un architecte en chef assez peu impliqué. C'est peut-être pourquoi la reconstruction de Lorient ne brille ni par un urbanisme particulièrement audacieux, ni par l'affirmation de son architecture. On y trouve par contre une succession d'espaces et d'édifices agréables, dont certains — au premier chef l'église Saint-Louis, de Hourlier — comptent parmi les monuments de l'époque.

Jean-Baptiste Hourlier avait consacré son envoi de Rome à la Sienne médiévale, en un temps où les architectes en séjour à Rome se concentraient encore presque tous sur l'Antiquité.
Il reconstitue avec la place Alsace-Lorraine une ambiance de place ordonnancée à l'échelle d'une petite ville. Son projet, bien lisible sur cette perspective, retient dans la modénature la leçon d'Auguste Perret, le "maître" qui au même moment reconstruit Le Havre, mais adapte harmonieusement l'urbanisme monumental de Perret.

Travaillant à Lorient entre 1946 et 1952, il participe ensuite à la reconstruction de la ville de Saumur entre 1945 et 1954.
Avec Ivan Gury, son gendre, il construit de nombreux groupes scolaires et, entre 1956 et 1963, des immeubles HLM dans la région parisienne pour la société immobilière Le Foyer du fonctionnaire.
Pour l'EPAD enfin, il construit deux immeubles-tours à La Défense entre 1970 et 1973.

Nommé architecte des bâtiments civils et palais nationaux, il sera en charge successivement à Paris, jusqu'en 1963, du dépôt des Marbres, du palais de l'Élysée et du ministère de l'Intérieur à Paris ainsi que de l'Observatoire de Meudon, de l'Asile du Vésinet, puis du domaine de Saint-Germain-en-Laye et de Malmaison.

Ivan Gury est par ailleurs l'architecte en chef des bâtiments civils et des palais nationaux conservateur de la villa Savoye de 1970 (juste après le classement MH de la villa) à 1986, entre Jean Dubuisson et Jean-Louis Véret.
  • Jean-Baptiste Hourlier (au centre de profil) lors de la consécration de l'église Saint-Louis de Lorient. Cl. anonyme. 22 décembre 1955 © Fonds Jean-Baptiste Hourlier. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 151 Ifa 1001
QUELQUES REPÈRES
Inventaire, repérage et présentations des fonds d'archives Jean-Baptiste Hourlier, base de données ArchiWebture
Christophe Parotte, Église Saint-Louis. Monographie, Paris : Université Paris-I Sorbonne, 1994 (travail d'histoire de l'architecture/prof. J. Abram et J.-Cl. Vigato)
Christophe Parotte, Jean-Baptiste Hourlier. La reconstruction de Lorient, Paris : Université Paris I, 1994 (mémoire DEA)
Portraits d'architectes II. Académie d'architecture (suppl. aux Cahiers de l'Académie d'architecture), 1989
Patricia Drenou, Lorient dans les années 50 ou la naissance d'une seconde ville, catalogue d'exposition du Palais des congrès, Lorient : Archives municipales ; Direction générale de l'Aménagement urbain, 1993