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Portraits d'architectes

François Hennebique

François Hennebique

François Hennebique (en blanc au centre), lors d'une visite officielle du chantier du pont du Risorgimento à Rome (1909-1911). Cl. anonyme. 7 octobre 1915 © Fonds Bétons armés Hennebique (BAH). CNAM/SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 076 Ifa 43/12
François Hennebique est né en 1842 à Neuville-Saint-Vaast (Pas-de-Calais) et mort à Paris le 7 mars 1921.

Le bureau d'études Bétons armés Hennebique, fondé en 1894, disparaît en 1967.

Maçon puis chef de chantier, sans formation d'ingénieur, François Hennebique est entrepreneur à Courtrai depuis 1867 et passe vingt ans en Belgique. Il s'intéresse à l'alliance du fer et du ciment, essentiellement pour protéger le métal du feu.
Vers 1890, il élabore le système de construction en fer et béton qui portera son nom. Il dépose en 1892 le brevet de la poutre à étrier (armature de fers ronds placés aux parties supérieure et inférieure de la poutre, solidarisés par des étriers), système de construction adaptable à de multiples situations. Il crée une société d'ingénierie. En 1898, il abandonne son entreprise de construction pour se consacrer à l'exploitation de ses brevets.

Dans un marché en rapide expansion (le béton armé est résistant au feu et bon marché), l'essor de la société repose sur la simplicité de la mise en œuvre et sur le sens de l'organisation de François Hennebique.
Il établit un réseau d'agents et de concessionnaires, en France, en Europe puis dans le monde entier, transmettant les éléments de calcul de chaque affaire au bureau central à Paris. Cette expansion exceptionnelle se prolonge jusqu'à la Première Guerre mondiale. Le produit est adapté à tous les programmes où le béton armé peut remplacer la maçonnerie classique ou les structures métalliques : édifices industriels, bâtiments agricoles, bâtiments publics, habitations, ouvrages d'art, fondations.
Les interventions sont souvent modestes, mais parfois importantes comme la Raffinerie parisienne de Saint-Ouen (1894), la filature Barrois frères à Fives-Lille (1896), qui, commentés par la presse, valent à François Hennebique la considération d'ingénieurs et d'architectes.

La revue Le béton armé, fondée en juin 1898 comme organe de ses concessionnaires et agents, et le Congrès annuel du béton armé, organisé dès 1897 et assorti d'une exposition, diffusent l'information technique, non sans propagande commerciale. fonds/

L'Exposition universelle de 1900 apporte la consécration officielle à François Hennebique et au béton armé.
La société s'installe alors rue Danton, compte une trentaine d'agences et 160 concessionnaires dans plusieurs pays, en un quasi-monopole. Au moment où les brevets tombent dans le domaine public, l'emploi du béton armé est peu à peu réglementé en Europe (circulaire française de 1906). La progression de la société continue, avec des ouvrages audacieux réalisés au début des années 1910 (Royal Liver Building à Liverpool, "plus haut skyscraper d'Europe", pont du Risorgimento à Rome).

Rue Danton, une centaine d'ingénieurs et de dessinateurs traitent 7000 affaires par an. À la Première Guerre mondiale, qui marque un coup d'arrêt, 60.000 projets ont été étudiés.
François Hennebique ne s'occupe alors plus guère de béton armé, intervient encore sur quelques projets importants, ses fils ont pris sa suite.

L'activité reprend à une échelle réduite après la guerre, puis se réduit beaucoup hors de France dans les années trente. Après la Seconde Guerre mondiale, l'entreprise n'exerce pratiquement plus qu'en France.
Elle est dissoute définitivement en 1967, après avoir traité près de 150.000 dossiers.
  • François Hennebique (en blanc au centre), lors d'une visite officielle du chantier du pont du Risorgimento à Rome (1909-1911). Cl. anonyme. 7 octobre 1915 © Fonds Bétons armés Hennebique (BAH). CNAM/SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 076 Ifa 43/12
  • François Hennebique (en blanc au centre), lors d'une visite officielle du chantier du pont du Risorgimento à Rome (1909-1911). Cl. anonyme. 7 octobre 1915 © Fonds Bétons armés Hennebique (BAH). CNAM/SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 076 Ifa 43/12
  • François Hennebique (en blanc au centre), lors d'une visite officielle du chantier du pont du Risorgimento à Rome (1909-1911). Cl. anonyme. 7 octobre 1915 © Fonds Bétons armés Hennebique (BAH). CNAM/SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 076 Ifa 43/12
QUELQUES REPÈRES
Inventaire et présentation du fonds d'archives François Hennebique, base de données ArchiWebture
Gwenaël Delhumeau, Jacques Gubler, Cyrille Simonnet, Réjean Legault, Le béton en représentation. La mémoire photographique de l'entreprise Hennebique 1890-1930, Paris : Hazan ; IFA, 1993
Gwenaël Delhumeau, L'invention du béton armé Hennebique, 1890-1914". Paris : Ifa/Norma, 1999
Stephanie Van de Voorde, Hennebique's journal Le Béton Armé. A close reading of the genesis of concrete construction in Belgium, texte de l'intervention au 3e Congrès d'histoire de la cosntruction à Cottbus, mai 2009
La Construction des ponts au XXe siècle. Les ponts Hennebique, brochure éditée par Le Béton armé, 1906
Gwenaël Delhumeau, "Hennebique, les architectes et la concurrence", Cahiers de la recherche architecturale, n° 29, 1992, pp. 33-52
Sonia Gaubert, Emmanuelle Foulonneau, Christel Frapier, Ikon Joulie-Mares, Simon Vaillant, "Les archives du bureau d'étude Hennebique. Aperçu d'un fonds", Colonnes, n° 24, décembre 2007