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Portraits d'architectes

Pierre Dufau

Pierre Dufau

Pierre Dufau au mariage de son fils Laurent. Cl. anonyme. 1973 © Fonds Pierre Dufau. SIAF/CAPa/Archives d'architecture du XXe siècle. 066 Ifa 700/1
Pierre Dufau est né en 1908 à Arras et mort à Paris en 1985.

Il reçoit sa formation d'architecte à l'École des beaux-arts de Paris. Il est architecte DPLG en 1937 et premier Second Grand Prix de Rome en 1938.

Jeune homme ambitieux, il est, dès 1940, lauréat du concours pour la Reconstruction d'Amiens, et en devient urbaniste et architecte en chef. Ce sera lui qui confiera à Auguste Perret la réalisation de la place de la Gare.

À la Libération, ses bons rapports avec les Américains lui ouvrent une série de projets importants, grâce auxquels il peut rapidement établir une agence qui sera considérée comme la plus grosse agence française des "Trente glorieuses".

Son agence compte 600 réalisations pour plus de 2.000 opérations projetées, des chiffres exceptionnels pour un architecte français.
Ses œuvres affichent sa préférence pour des matériaux et des ossatures affirmées franchement, comme au Palais des sports de Paris, porte de Versailles (1959-1960, avec Parjadis de Larivière et Richard Buckminster Fuller), ou à l'hôtel de ville de Créteil (1972-1974), ville dont il est par ailleurs architecte en chef de 1969 à 1977.
Comme beaucoup d'architectes de sa génération, il travaille aussi au Cambodge et en Afrique, construisant notamment l'ambassade de France à Phnom-Penh au Cambodge et l'ensemble administratif d'Abidjan, en Côte d'Ivoire, en collaboration avec L.-M. Lafon.

L'agence Dufau produit de nombreux bâtiments industriels, des sièges sociaux de grandes entreprises (certains des plus importants équipements parisiens) et des bâtiments publics. On peut encore citer :
- la station RER Charles-de-Gaulle-Étoile, Paris 8e, avec J.-B. Dacbert et M. Stenzel, 1969 ;
- la tour Septentrion (siège social parisien de Mobil Oil et siège social d'IBM) en 1969-1974), et la tour UAP (1971-1974), à La Défense ;
- l'hôtel Sheraton, avenue du Maine, Paris 14e, 1971-1974 ;
- l'hôtel de ville de Créteil, 1972-1974 ;
- le siège de la société Louis-Dreyfus porte Maillot, vers 1972-1974 ;
- Publicis (bureaux, commerces, cinéma), 133, av. des Champs-Élysées, Paris 8e, 1973-1975 ;
- le siège de la BNP, 16, bd des Italiens, Paris 9e, 1974-1976 ;
- le siège de la SNECMA, 2, bd Victor, Paris 15e, 1975-1976 ;
- le nouveau pont de Clichy, Puteaux, 1977 ;
- la préfecture de la Gironde, Bordeaux, 1978.

À partir de 1970, il est associé avec Jean-Pierre Dacbert, Michel Stenzel et Jean-Claude Moreau.

Il est important de rappeler aussi ses talents de polémiste et ses écrits sur l'urbanisme, dont notamment l'ouvrage "Non à l'uburbanisme".
  • Pierre Dufau, Robert Boy et Marcel Thinet lors de la remise de l'Ordre de la Côte d'Ivoire. Cl. L. Normand. 7 août 1961 © Fonds Pierre Dufau. SIAF/CAPa/Archives d'architecture du XXe siècle. 066 Ifa 705
  • Pierre Dufau penché sur le plan de reconstruction d'Amiens, dans son agence d'Arcueil. Cl. anonyme. 1941 © Fonds Pierre Dufau. SIAF/CAPa/Archives d'architecture du XXe siècle. 066 Ifa 700/1
  • Pierre Dufau au mariage de son fils Laurent. Cl. anonyme. 1973 © Fonds Pierre Dufau. SIAF/CAPa/Archives d'architecture du XXe siècle. 066 Ifa 700/1
QUELQUES REPÈRES
Inventaire et présentations des fonds d'archives Pierre Dufau, base de données ArchiWebture
Pierre Dufau, Du crédit aux habitations ouvrières en Belgique et la loi française du 12 avril 1906. Caen : Université de Caen, s.d. (mémoire de thèse)
Pierre Dufau, L’École nationale supérieure des Beaux-Arts. Paris, La Grande Masse, 1937
Pierre Dufau, Éléments de corporatisme.  Casablanca : Impr. réunies de la Vigie marocaine et du Petit Marocain, 1941. [réf. sur BN Opale : bien de Pierre Dufau ou homonyme ?]
Pierre Dufau, Aménagement du territoire et esprit d’architecture. Paris : OTAB, 1954 [ou 1958 ?]. Pierre Dufau, « Les architectes peuvent-ils s’offrir un toit ? », L’Architecture d’aujourd’hui, n° 60, juin 1955, p. VII
Pierre Dufau, La France d’aujourd’hui : la profession d’architecte. Paris : Hatier, 1958-1964-1968
Pierre Dufau, Non à l’ub-urbanisme. Paris : Flammarion, 1964 (coll. Le Meilleur des Mondes)
Pierre Dufau, L’Architecte devant la société contemporaine. Paris : Académie des Beaux-Arts, Institut de France, 1965
Pierre Dufau, Albert Laprade, Pour ou contre la démolition de Paris. Paris : Berger-Levrault, 1967
Pierre Dufau, Paris et la Province : L’urbanisation et le sens commun. La Table ronde, 1968
Pierre Dufau, Yves Cazeaux, Programme et prospective dans la construction. Paris : Berger-Levrault, 1969 (coll. L’Administration nouvelle)
Pierre Dufau, La demande de logement en l’an 2000, exposé, 12e congrès mondial de l’Union internationale des sociétés d’épargne et de prêts immobiliers. 1971
« Hôtels : points de vue », Techniques et architecture, n°305, sept. 1975
Pierre Dufau, Architecte et Société : réflexion animée par B. Tricot. Environnement et cadre de vie, 1980
Pierre Dufau, « Cents points de vue sur l’architecture », Les Cahiers de la recherche architecturale, n° 6-7, oct. 1980 (thème : Architecture 1980, doctrines et incertitudes)
Pierre Dufau, « Centrale nucléaire de Paluel, Manche », Techniques et architecture, n°336, juin 1981, p. 80-82
Pierre Dufau, Pierre Dufau Un architecte qui voulait être architecte. Paris : Londreys, 1989
Pierre Dufau, Le plus vieux métier du monde (dactyl. de l'ouvrage paru sous le titre : Un archi. qui voulais être architecte), s.d. [vers 1989 ?] (Consultable aux archives)
Abbé Pierre, avec la collaboration de Pierre Dufau, Raymond Gid, Robert Morel, Georges-Henri Pingusson, François Spoerry, Donnons-leur un toit aujourd'hui. Paris : Le Linteau, 2011 [facsimilé d'une brochure publiée au printemps 1954]
Hugo Massire, « Les archives de l'agence Pierre Dufau », Colonnes, n° 32, décembre 2016