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Portraits d'architectes

Georges Candilis

Georges Candilis

 Georges Candilis. Cl. anonyme. Nd © Fonds Georges Candilis. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 236 Ifa 624/11
Georges Candilis est né en 1913 et décède en 1995.

Architecte et ingénieur, il est diplômé de l'École polytechnique d'Athènes en 1936.

Avant guerre, il est architecte au ministère de l'Aviation de la Grèce, assistant (chargé de cours) à l'École polytechnique d'Athènes et professeur à l'École nationale Sivitanivios pour la formation des techniciens du bâtiment.

Candilis et Shadrach Woods (1923-1973) se rencontrent en 1946 chez Le Corbusier. Ce dernier leur permet de travailler sur le chantier de l'unité d'habitation de Marseille avant d'élargir leur bureau d'études, l'ATBAT (créé en 1947 à Tanger par Le Corbusier, Vladimir Bodiansky et André Wogenscky), à l'Afrique du Nord.
De 1951 à 1954, l'ATBAT mène un travail approfondi sur les typologies d'habitat.

Constituée en France dès 1955, indépendamment de l'ATBAT, l'équipe de Candilis, Alexis Josic et Shadrach Woods, associés aux ingénieurs-conseils Dony et Henri Piot, poursuit ses réflexions architecturales en remportant, dans le cadre de l'opération Million, le concours Logéco.
Ce logement économique normalisé permet aux architectes de prolonger "le bloc au plan masse" et de réaliser la première œuvre urbaine et architecturale récompensée par le ministère de la Construction, en 1959.
L'"unité de voisinage" de Bagnols-sur-Cèze, dans le Gard, se présente ainsi comme le manifeste des recherches typologiques normalisées, associées à une composition contextuelle en plan masse, transcrite par la ligne en redan et l'immeuble-tour.

Consacrant l'essentiel de leur activité à la conception de programmes de logements de grande ampleur, les trois architectes développent une problématique mégastructurelle d'essence structuraliste, qui les conduit à prendre des distances, via le groupe Team X, avec le dogmatisme de la Charte d'Athènes.
À la ZUP de Toulouse-le-Mirail (1961-1980) notamment, ces nouveaux principes, en raison peut-être du gigantisme de l'opération (100.000 habitants prévus!), se montrent peu convaincants. Cependant, leur implication active dans les débats internationaux d'après-guerre constitue une exception dans le paysage français de l'époque, et la réflexion qu'ils mènent, précisée à l'occasion du concours international pour l'Université libre de Berlin-Dalhem (gagné en 1963), ont une grande influence sur l'architecture et l'urbanisme français.

L'abandon progressif d'une idée rationnelle et normative de typologies associées à une morphologie urbaine fonctionnelle, au profit du développement des grands ensembles, entraîne les architectes à se retrancher sur des "propositions pour un habitat évolutif" qui donneront lieu, dans les années soixante, à l'élaboration des systèmes en "cluster" et en "stem", métaphores anglo-saxonnes d'un urbanisme scientifique, séduit par un mode d'organisation biologique de l'habitat.

À partir des années 1970, Candilis est également très présent au Moyen-Orient et notamment en Arabie saoudite (il est conseiller permanent de l'émir cheik Khalifa ben Hamad Al-Thani).
Dans ces pays, il exerce comme en France dans les domaines de l'urbanisation, de l'aménagement touristique et du logement.

Georges Candilis enseigne également à l'ÉNSBA (puis à UP6) à partir de 1963 et est membre du comité de rédaction de la revue L'Architecture d'aujourd'hui.
  •  Georges Candilis. Cl. anonyme. Nd © Fonds Georges Candilis. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 236 Ifa 624/11
  •  Georges Candilis. Cl. anonyme. Nd © Fonds Georges Candilis. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 236 Ifa 624/11
  • Georges Candilis lors d'un séjour à Plovdiv (Bulgarie). Cl. anonyme. 1968 © Fonds Georges Candilis. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 236 Ifa 643/1
  • Membres de l’agence Candilis/Josic/Woods, rue Christine, Paris 6e. Cl. anonyme. Nd © Fonds Georges Candilis. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 236 Ifa 365/13
  • Vue (de gauche à droite) derrière la table Bernard Zehrfuss, Jean Dubuisson, et Georges Candilis ; devant la table G. Habasque, J.-L. Véret et Jean Balladur lors d’un débat sur l’architecture française. Cl. anonyme. 1961 © Hors Fonds. Revue L’Oeil. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle
QUELQUES REPÈRES
Inventaires et présentations des fonds d'archives Georges Candilis, base de données ArchiWebture
Bénédicte Chaljub, Candilis, Josic, Woods, Gollion : InFolio ; Paris : Éditions du patrimoine, 2010 (collection "Carnets d'architectes")
Natalya Solopova, TEAM X. Candilis, Josic, Woods, Paris : École d'architecture de Paris-Belleville-La Villette, 1993 (mémoire de DEA ; dir. Yannis Tsiomis et Jean-Louis Cohen)
Samuel Lacaille, Structures pour la villégiature: l'architecture du temps libre de Georges Candilis. 1963-1972, Paris : Écoles d'architecture de Paris-Belleville, Paris-La Villette, 2002 (mémoire de DEA, dir. Y. Tsiomis et J.-L. Cohen)
Team 10, 1953-81. In search of a utopia of the present, Catalogue d'exposition, Rotterdam : NAI Publishers, 2005
G. Gassiot-Talabot, "Candilis, Dony, Josic, Woods", Cimaise, n° 51, janv.-fév. 1961
"Georges Candilis au banc d'essai", La Revue de la construction, n° 2, avril 1973
Jürgen Joedicke (dir.), Candilis, Josic, Woods. A decade of architecture and urban design. Ein Jahrzehnt Architektur und Stadtplanung. Une décennie d'architecture et d'urbanisme, Stuttgart : Karl Krämer, 1978 (anglais, allemand, français)