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Portraits d'architectes

Jean Balladur

Jean Balladur

Jean Balladur devant un bronze d'Albert Marchais à la Grande-Motte. Cl. anonyme. 1994 © Fonds Jean Balladur. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 373 Ifa 111/7
Jean Balladur, né à Smyrne (aujourd'hui Izmir, Turquie) en 1924, est décédé à Paris en juin 2002.

Il effectue ses études secondaires à Paris, puis entreprend des études littéraires en khâgne.
Il reçoit l'enseignement de Jean-Paul Sartre, grâce auquel il collabore à la revue Les Temps modernes avant que des divergences politiques ne le séparent du philosophe.
Admissible en 1943 à l'École normale supérieure, il interrompt ses études pour participer à la Résistance.
À la Libération, en octobre 1945, il s'inscrit à l'École des beaux-arts dans l'atelier de Roger-Henri Expert. Il obtient son diplôme en 1954. Il suit parallèlement un court stage dans l'agence de Le Corbusier mais est d'abord séduit par l'esthétique des architectes du Bauhaus, et notamment par l'œuvre de Mies van der Rohe.

Il entre comme chef d'agence dans le cabinet Benjamin Lebeigle en  1949. C'est aux côtés de celui-ci, dont il est l'associé en 1953-1954, que l'architecte réalise ses premiers projets inspirés par l'esthétique du Bauhaus : immeuble de la Caisse centrale de réassurance, rue de la Victoire (1955-1957), hôpital Claudius-Regaud pour l'Institut Curie, 26 rue d'Ulm (vers 1960-1962) à Paris, villa Besson en forêt de Chantilly.

En 1963, il est nommé architecte en chef dans le cadre de l'aménagement du littoral Languedoc-Roussillon, notamment pour la station bfonds/et Port Camargue. Le chantier de La Grande-Motte, ville créée ex nihilo, occupe l'agence – Jean Balladur assisté de son fils Gilles et de Jean-Baptiste Tostivint – pendant trente ans.
S'inspirant d'Oscar Niemeyer (il visite Brasilia en 1962), il utilise, dans ce contexte, toutes les possibilités plastiques du béton. La publication de ses premières "pyramides" – semblant inspirées des temples incas – en 1968 lui vaut d'être accusé de trahison par les tenants du dogme moderne (il est exclu du comité d'orientation de L'Architecture d'aujourd'hui). Il reste pourtant fidèle à l'esprit du Modulor, et sa démarche, qui cherche à équilibrer tourisme et habitat, concilier structures d'accueil et sites naturels, est proche de celle d'un visionnaire.

Parallèlement, il réalise d'autres opérations, pour des commanditaires publics ou privés, et participe aux concours pour le Centre Georges-Pompidou et le ministère des Finances.

De multiples fonctions officielles complètent sa carrière : président du Syndicat des architectes de la Seine, vice-président de la Confédération des architectes français, membre du conseil régional d'Île-de-France de l'Ordre des architectes, architecte du ministère de l'Éducation nationale, titulaire de la chaire d'architecture à l'École nationale des ponts et chaussées de 1957 à 1977.
  • Jean Balladur. Cl. anonyme. 1994 © Fonds Jean Balladur. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 373 Ifa 111/7
  • Jean Balladur devant un bronze d'Albert Marchais à la Grande-Motte. Cl. anonyme. 1994 © Fonds Jean Balladur. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 373 Ifa 111/7
QUELQUES REPÈRES
Inventaire et présentation du fonds d'archives Jean Balladur, base de données ArchiWebture
Gilles Ragot, Jean Balladur, Paris : Éditions du patrimoine, collection "Carnets d'architectes", 2017
Emilie Bocquet, Marie-Amélie Tek, Clarisse Thety, Caisse centrale de réassurance. Architecte Jean Balladur, 37, rue de la Victoire, Paris 9e, Paris : École d'architecture Paris-Malaquais, 2002 (mémoire de 3e année)
MarieRoussel, Jean Balladur, architecte-urbaniste. 1924-2002, Tours : Université François-Rabelais, 2005 (mémoire de master 2 d'histoire de l'art)
Bruno Vayssière, "Jean Balladur et Bernard Zehrfuss", in Architectes repères, repères d'architectures, Paris : Édition du Pavillon de l'Arsenal, 1998
Jean Balladur. Œuvre, Chiasso : Éditions Score, 1974
Jean Balladur, n.l.: Éditions Conseil, n.d