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Portraits d'architectes

Charles Adda

Charles Adda

Charles Adda devant les Bains pompéiens de Deauville. Cl. anonyme. Nd © Fonds Charles Adda. SIAF/CAPa/Archives d’architecture du XXe siècle. 218 Ifa 201/23
Charles Adda est né en 1873 à Alger et décédé en 1938 à Paris. Architecte mondain, Adda est le parangon d’une architecture "proustienne", miroir d’une société, de ses goûts, de ses caprices.

Diplômé de l’École des beaux-arts de Paris en 1901, il se forme auprès de Victor Laloux et ouvre sa propre agence au 16, rue Ampère (Paris 17e).
Sa rencontre décisive avec le duc de Quincey l’amène à travailler pour une clientèle aux noms illustres, le duc de Gramont, la comtesse de Greffulhe, le marchand d’art Georges Bernheim, la couturière Jeanne Paquin, pour lesquels il construit de luxueux hôtels particuliers.

fonds/ Parallèlement, de 1903 à 1914, il réalise de nombreux immeubles de rapport, le plus souvent dans l’Ouest parisien. Les références décoratives sont traditionnelles mais la distribution intérieure de l’espace est moderne.
S’il maîtrise l’éclectisme (voir son propre appartement, rue Ampère, où chaque pièce est conçue dans un style différent), il réalise, avant la première Guerre mondiale, des œuvres empruntant surtout au classicisme.

Charles Adda accorde une place importante à l’installation et à l’agencement de boutiques : il est notamment chargé des nombreuses succursales de la société de confection Les cent mille chemises, dont il est actionnaire, ainsi que des magasins de chaussures Raoul (en France et à l’étranger) qu’il aménage, entre 1928 et 1931, dans un pur style Art déco. Il apporte un soin extrême à la mise en scène de la devanture, au lettrage et à la signalétique. L’aménagement intérieur est sobre, privilégiant la circulation, la marchandise y est mise en valeur... Adda maîtrise parfaitement le code urbain des façades commerciales.

Après la Grande Guerre, Adda édifie à Deauville plusieurs villas de style régionaliste, ainsi que l’une de ses œuvres majeures : l’élégant établissement de bains de mer dit « Bains pompéiens » (1922 et 1929), d’un modernisme tempéré, associant les formes pures du béton et la polychromie des mosaïques.

Devenu, à partir de 1919, l’architecte attitré de sociétés hippiques de Paris, il construit la grande tribune en béton armé de l’hippodrome de Longchamp (théâtre de fêtes lumineuses de 1934 à 1938) et plusieurs autres hippodromes en région parisienne.

Associé à son fils Raymond depuis 1932, il signe avec lui les décors et les illuminations des célèbres fêtes de nuit de Longchamp (1934-1938).

QUELQUES REPÈRES
Inventaire et présentation du fonds d'archives Charles Adda, base de données ArchiWebture
Magalie Génuite, Charles Adda : architecte mondain du début du XXe siècle, Paris : Université de Paris IV-Sorbonne, 1997 (maîtrise d'histoire de l'art contemporain/dir. Bruno Foucart et Fr. Hamon)
Franck Delorme, "Aux 100 000 chemises de Bordeaux", Le Festin, n° 57, printemps 2006, p. 128