Au début des années cinquante, les formes du logement social en région parisienne s’éloignent des deux modèles d’avant-guerre – la cité-jardin, l’immeuble urbain à cour ouverte typique des boulevards des Maréchaux – pour proposer des typologies plus variées, plus ouvertes, préfigurant parfois les grands ensembles. L’influence principale est évidemment celle de la Charte d’Athènes publiée par Le Corbusier en 1943 (et qui résume les positions du congrès CIAM d’Athènes de… 1933), mais d’autres modèles sont également pris en compte par les architectes, les urbanistes et les techniciens chargés de ces opérations. Outre les revues d’architecture, des publications comme l’Encyclopédie de l’urbanisme de Robert Auzelle fournissent des exemples détaillés d’opérations étrangères.
Les archives de l’Office public d’habitations à loyer modéré (OPHLM) de la ville de Paris révèlent une attention inattendue portée à la polychromie des façades. La rupture d’échelle avec les immeubles d’avant-guerre, dépassant rarement sept ou huit étages et riches en ressauts et en articulations, impose probablement cette approche polychrome, qui sera cependant vite écartée pour des barres entièrement blanches. Cette richesse de couleurs a aujourd’hui largement disparu sur les immeubles montrés ici, en raison, notamment, de campagnes d’isolation postérieures.