Depuis l'ouverture de la Cité de l'architecture & du patrimoine en 2007, les collections s'enrichissent régulièrement grâce aux donations, aux achats et aux dépôts d'œuvres et d'archives.
Quelques-uns de ces ensembles sont présentés dans la Galerie d'architecture moderne et contemporaine dans le cycle d'exposition «
Nouvelles Acquisitions », permettant ainsi de les faire découvrir au public et de rendre hommage aux donateurs et mécènes grâce auxquels les collections se développent.
Les
archives de Bernard Huet ont été données à l'État en 2014. Cette exposition virtuelle, version numérique de l'accrochage présentés dans la Galerie d'architecture moderne et contemporaine (du 10 fevrier au 31 mai 2016), met à l'honneur une des figures importantes du renouveau de la pensée urbaine en France.
Bernard Huet a un riche parcours intellectuel : l'École des beaux-arts de Paris (atelier Gromort-Arretche), le Politecnico de Milan auprès d'Ernesto Rogers, puis Louis Kahn et
Georges-Robert Le Ricolais à l'université de Pennsylvanie, enfin Tomoya Masuda à Kyoto. Il crée en 1966 aux Beaux-Arts un « atelier collégial », puis, après 1968, est l'un des fondateurs de l'unité pédagogique n° 8 (l'école d'architecture Paris-Belleville). De 1974 à 1977, rédacteur en chef de
L'Architecture d'aujourd'hui, il donne une nouvelle impulsion à la revue, tremplin pour la diffusion de ses recherches antérieures.
Il prend une place unique dans la pensée française sur l'architecture, à partir des années 1970. S'éloignant décidément, mais sans systématisme, du mouvement moderne, il élabore une alternative au postmodernisme formel.
Critique et enseignant respecté, il est architecte et urbaniste. Plus tardive, sa carrière ne dure que 25 ans, interrompue par son décès en 2001.
Plusieurs de ses projets, parfois non réalisés, s'avèrent centraux pour l'urbanisme depuis les années 1980 : à Paris, la place Stalingrad (1989), le réaménagement des Champs-Élysées (1990-1994), le parc de Bercy (1989-1996) ; en province ainsi qu'en Italie, de nombreux aménagements d'espaces urbains (Amiens, Brest, Clermont-Ferrand, Albi, Bordeaux, Trieste, Venise, etc.) ainsi que des bâtiments (la Ferme du Buisson à Noisiel, un édifice touristique à Pont-d'Espagne dans les Pyrénées, de nombreuses constructions dans les parcs).
Tous les détails sont au service d'un récit sous-jacent, invisible mais précis. C'est la mémoire des lieux, des projets inaboutis ou des réalisations qu'ils ont pu porter, qui guide la réflexion.
Après sa mort, son agence a poursuivi pendant une dizaine d'années les projets en cours.
Les cinq opérations présentées dans cette exposition dans l'ordre de leur conception témoignent de la variété de se approches de la ville et du paysage.
Cette présentation est réalisée avec la collaboration de Jean-Pierre Feugas, architecte, un des proches de Bernard Huet.