Depuis l'ouverture de la Cité de l'architecture & du patrimoine en 2007, les collections s'enrichissent régulièrement grâce aux donations, aux achats et aux dépôts d'œuvres et d'archives.
Quelques-uns de ces ensembles sont présentés dans la Galerie d'architecture moderne et contemporaine dans le cycle d'exposition «
Nouvelles Acquisitions », permettant ainsi de les faire découvrir au grand public et de rendre hommage aux donateurs et mécènes grâce auxquels les collections se développent.
Pour la première fois en 2012, un fonds reçu par le Centre d'archives d'architecture du XX
e siècle, les archives d'André Bruyère données par ses filles en 2009, était ainsi présenté pour marquer la fin du classement des archives et la mise en ligne de l'
inventaire sur ArchiWebture. Elle trouve son prolongement dans la présente exposition virtuelle permettant de découvrir, à travers une sélection de documents, la singularité de l'œuvre de l'architecte.
André Bruyère (1912-1998),
« Un univers poétique, seul, est habitable »
Peu connu du public,
André Bruyère a en revanche marqué les architectes de sa génération par sa vision non-conformiste de l'architecture, dans le sillage d'
Émile Aillaud.
Ancien élève de l'École spéciale d'architecture, engagé dans la Résistance, il conçoit d'abord plusieurs projets liés à l'expérience de la guerre, dont deux présentés ici. Plus tard, l'hôtel « La Caravelle » et les logements de Sausset-les-Pins comptent parmi ses réalisations les plus connues.
Cependant, le fil conducteur de cette exposition n'est pas l'œuvre architecturale, mais le livre
Pourquoi des architectes publié par Bruyère en 1968, et dont nous présentons ici quelques extraits. Ouvrage manifeste, accumulation d'« éclats », c'est une véritable relecture d'une trajectoire couvrant alors déjà plus d'une vingtaine d'années.
Dix ans plus tard,
L'Œuf/The Egg servira à théoriser le projet de gratte-ciel en forme d'œuf proposé par l'architecte pour New York.
André Bruyère a poursuivi sa carrière jusqu'à sa mort en 1998.
Provocatrices par vocation, son œuvre et sa pensée sont aussi l'expression de son attachement extrême à tout ce qui renvoie à l'humain, à l'individu et à sa lutte pour exister. Projet et parole, sens et essence, être et devenir s'associent et se confrontent constamment pour constituer une trame riche et complexe de relations.
Ouvertes à la recherche l'année de son centenaire, ses archives vont permettre de prendre la mesure d'une production à la fois très personnelle et engagée dans son temps.
À lire sur cet architecte
François Chaslin, Ève Roy, André Bruyère. La tendresse des murs, Paris : Éditions du patrimoine, collection « Carnets d'architectes », 2015.